Israël : Défense au Moyen-Orient

Une mère qui parlait au téléphone avec son fils qui se trouvait à la gare routière centrale de Beer Sheva quand un attentat terroriste s’est produit en 2015 a été reconnue par le ministère de la défense comme une victime du terrorisme.

Tandis que la mère parlait à son fils de chez elle, ils ont commencé à entendre des coups de feu et des cris à l’arrière-plan. Selon l’avocat Yoav Almagor, qui représentait la mère, la connexion téléphonique entre la mère et son fils n’a pas été interrompue, le fils ayant couru à la recherche d’une cachette et, en fuyant, sa jambe a été touchée par une balle. Quand il est tombé, son téléphone lui a échappé des mains mais avant de perdre conscience, il a réussi à le récupérer et à informer sa mère qu’il avait été blessé et était sur le point de mourir.

La mère, à l’autre bout de la ligne, a souffert d’une détresse émotionnelle grave en entendant l’incident et la déclaration de son fils. Un des membres des forces de sécurité présent sur les lieux a décroché le téléphone et a appris à la mère qui se trouvait à l’autre bout de la ligne que son fils avait été évacué pour être soigné à l’hôpital Soroka.

Le fils, dont l’os de la cuisse avait été brisé et une balle logée dans la jambe, a été opéré d’urgence. Il souffre toujours d’invalidité et de douleurs graves et se déplace en fauteuil roulant. Il a lui-même été reconnu comme un ancien combattant handicapé par le ministre de la défense dans le cadre d’un processus séparé.

Par ailleurs, la mère du soldat a développé un trouble de stress post-traumatique à la suite de l’incident. Selon Almagor, les tribunaux ont par le passé rejeté bon nombre de réclamations similaires émanant de victimes de traumatismes qui n’étaient pas physiquement présentes lors de l’attentat malgré les traumatismes émotionnels qu’elles ont subi. Almagor a déclaré que la loi stipulait qu’un lien direct et réel entre l’incident terroriste et le traumatisme émotionnel devait être prouvé.

Cependant, le ministère de la défense a accepté la demande de la mère dans une décision rare car elle avait entendu l’incident se produire « en temps réel » par téléphone, « comme si elle était physiquement présente sur le site même ».

Le ministère de la défense a demandé à la mutuelle de la femme de lui fournir tous les traitements nécessaires pour le traumatisme, et, dans un avenir proche, elle déterminerait le niveau de son handicap et l’allocation qu’elle recevra du ministère.