Israël : Défense au Moyen-Orient

Ceux qui suivent attentivement l’actualité ont peut-être remarqué quelque chose d’intéressant lors de la récente opération à Gaza – un changement dans la méthode habituelle de l’armée israélienne de se référer aux terroristes tués par Tsahal. Alors que dans le passé le porte-parole de Tsahal annonçait « l’élimination » d’un terroriste ou d’une cellule terroriste, lors de l’opération Gardien des Murailles, le langage officiel a été changé pour « contrecarrer » les terroristes.

Un de ces exemples, publié sur le compte Twitter officiel du porte-parole de Tsahal, a annoncé que « des avions de chasse ont contrecarré cinq terroristes qui étaient en train de préparer des roquettes pour tirer sur Israël ».

Un adepte de Twitter aux yeux perçants nommé Rahamim a décidé de poser la question à l’Académie de la langue hébraïque, protestant contre l’utilisation du mot « contrecarrer » au lieu de l’habituel « éliminer » qui avait été utilisé pendant des années pour faire référence au meurtre de terroristes par des combattants de Tsahal.

L’Académie a confirmé le point soulevé par Rahamim, répondant que le mot « contrecarrer » était utilisé en hébreu moderne pour designer ce qui est connu comme « assassinat ciblé », mais écrire qu’un terroriste a été « contrecarré » est incorrect, car seule l’acte du terroriste pour être contrecarré, par la personne elle-même.

L’organisation Torat Halehima a également pris note du changement de langage officiel, qui a mis en garde contre de telles tentatives conscientes de Tsahal pour « assainir » son langage. « Ici nous avons l’Académie de la langue hébraïque qui s’oppose au politiquement correct de Tsahal. Il n’y a rien de tel que « déjouer » un terroriste – un terroriste est éliminé, pas contrecarré. Le porte-parole de Tsahal devrait cesser d’essayer d’assainir son langage de cette manière. »

Torat Lehima a ajouté qu’il ne s’agissait pas simplement d’être pedant, car le changement de terminologie a un impact pratique.

« Pourquoi les responsables de la défense sont-ils contraints par le politiquement correct même lorsqu’il s’agit d’un danger réel pour l’état ? » a-t-il demandé. « Une des idées qui sous-tendent le politiquement correct est que les sentiments des personnes ‘opprimées’ sont prioritaires, de sorte que leur sensibilité ne doit jamais être offensée, même si l’adoption de cette approche coute des vies humaines. C’est pourquoi nous ne parlons par du terrorisme arabe en tant que tel, afin d’éviter d’offenser les arabes – et donc nous ne nous en occupons pas non plus, ce qui bien entendu nuit à notre sécurité. »

« Et le langage que nous utilisons influence également notre manière de penser, c’est pourquoi la gauche progressiste nous intimide pour adopter leur manière de parler. De plus, quand on parle d’un terroriste comme ayant été ‘contrecarré’, nous n’avons aucun moyen de savoir s’il a été réellement tué ou non. »

L’organisation a ajouté que « le mot tuer est devenu quelque chose d’offensant, dans la mesure où il a disparu des règles officielles d’ouverture de feu, sous la pression du parquet militaire – au détriment des soldats eux-mêmes, qui souffrent du politiquement correct, tout comme la sécurité de l’état. »

Répondant aux critiques, le porte-parole de Tsahal a déclaré : « l’utilisation d’un langage approprié est l’un des principes sur lesquels reposent les annoncent de Tsahal. Il existe également d’autres considérations qui influencent notre choix des mots pour les annonces officielles, à la fois de manière routinière et dans des circonstances d’urgence. »