Israël : Défense au Moyen-Orient

Lundi, deux incidents sécuritaires majeurs liés à l'Iran ont eu lieu en l'espace de trois heures.

Le premier a été une attaque à la périphérie de Damas attribuée à Israël visant des entrepôts appartenant au groupe Hezbollah soutenu par l'Iran.

L'autre était un missile balistique tiré sur Abou Dhabi par les rebelles houthis soutenus par l'Iran au Yémen lors de la visite du président Issac Herzog.

Bien que le missile ait été lancé par les combattants houthis, il s'agissait clairement d'un assaut iranien contre la nation du Golfe et pourrait servir à renforcer davantage la coopération israélo-émiratie en matière de sécurité.

L'attaque de Damas avant l'aube est intervenue un peu plus d'une semaine après un survol conjoint des forces aériennes russes et syriennes le long de la frontière israélienne du plateau du Golan, ce qui, selon certains, signale le mécontentement du Kremlin face à l'augmentation des attaques israéliennes contre son voisin du nord-est.

Des avions de chasse russes avancés, dont des Sukhoi Su-34, 35 et A-50, ainsi que des MiG-23 et 29 syriens, ont pris part à un exercice que les responsables de la défense russe ont décrit comme le premier de ce qui allait devenir un événement de routine.

Les hauts responsables de la défense israélienne ont rapidement contacté leurs homologues russes, exprimant leurs inquiétudes quant à un changement de politique de Moscou dans la région qui entraverait les efforts d'Israël pour empêcher l'enracinement de l'Iran le long de sa frontière nord.

Jérusalem craint que l'Iran place ses mandataires le long de sa frontière avec la Syrie, devenant une extension de la menace du Hezbollah au Liban.

Profitant d'une accalmie météorologique défavorable, Israël n'a choisi d'informer Moscou de ses intentions que peu de temps avant de frapper comme l'exigent les accords de coopération entre les pays.

La frappe elle-même pourrait être considérée comme un message à Moscou de la part d'Israël que la campagne contre l'Iran sur le sol syrien se poursuivra.

Attisant davantage les inquiétudes de Jérusalem, le porte-parole du Hezbollah, le quotidien Al Akhbar, a rapporté mercredi dernier que Moscou modifierait sa politique en Syrie et qu'il déploierait des conseillers militaires pour patrouiller dans le port syrien de Lattaquié, une autre cible des frappes israéliennes répétées ces derniers mois.

Le journal cite des sources disant que le régime syrien et ses alliés, au premier rang desquels l'Iran, ont exprimé à Moscou leur mécontentement face aux agressions israéliennes répétées et ont averti qu'ils seraient bientôt contraints de réagir à moins que les Russes eux-mêmes n'interviennent.

Pour Téhéran, la frappe de dimanche est un signe que malgré la faiblesse de Washington contre eux – même après avoir attaqué des cibles américaines en Syrie et en Irak – Israël est différent. Il ne pliera pas, même face aux pressions russes.

Il faudra maintenant attendre une réponse officielle des Russes ou toute autre action sur le terrain. En ce qui concerne Israël, il n'a aucune intention de modifier sa politique.