Israël : Défense au Moyen-Orient

Israël a déclaré à l'administration Biden et à plusieurs pays européens que l'Iran entrerait dans un territoire dangereux qui pourrait déclencher une frappe militaire israélienne s'il enrichit l'uranium au-dessus du niveau de 60 %, a déclaré mercredi un haut responsable israélien à Barak Ravid d'Axios.

De plus en plus préoccupé par les progrès du programme nucléaire iranien, Israël a ces derniers mois intensifié ses menaces privées et publiques d'action militaire contre Téhéran dans une tentative apparente de dissuader le pays d'intensifier encore plus son programme nucléaire, selon des responsables israéliens.

L'Iran a amassé 87,5 kilogrammes d'uranium enrichi à 60%, selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique de fin février. Les experts disent que si cet uranium est enrichi à 90% de qualité militaire, ce serait une quantité suffisante pour produire au moins une bombe nucléaire.

L'AIEA continue d'enquêter sur l'activité iranienne dans son installation nucléaire souterraine à Fordow, qui comprenait l'enrichissement d'au moins de petites quantités d'uranium à 84 % de pureté.

Israël, cependant, ne considère pas les petites quantités d'uranium enrichi à 84% de pureté comme significatives car Téhéran n'a amassé aucune matière à ce niveau, a déclaré le responsable israélien à Axios.

Le gouvernement israélien ne définit pas de "ligne rouge" publique pour le moment comme l'a fait le Premier ministre Benjamin Netanyahou dans son discours à l'ONU en septembre 2012, a déclaré le haut responsable israélien.

Le responsable a ajouté qu'Israël ne voulait pas fixer l'enrichissement à 90% comme une "ligne rouge" parce que les responsables pensent que l'Iran sentira qu'il peut commencer à enrichir et à accumuler de l'uranium à un niveau juste inférieur à la qualité militaire.

C'est pourquoi Israël dit aux États-Unis et aux pays européens que tout progrès iranien supérieur à 60 % d'enrichissement serait une étape qui pourrait déclencher une action militaire contre le programme nucléaire de Téhéran, a déclaré le responsable israélien.

Les responsables israéliens pensent que le message de Netanyahou sur la question a été transmis aux responsables iraniens, selon un deuxième haut responsable israélien, qui s'est récemment entretenu avec des journalistes en arrière-plan.

Il y a deux semaines, des responsables américains et israéliens ont tenu des pourparlers sur l'Iran, qu'un haut responsable israélien a ensuite déclaré positifs et a montré que les deux pays envisageaient la question d'un "point de vue beaucoup plus proche".

La rencontre entre les délégations américaine et israélienne faisait suite à la découverte par des inspecteurs de l'ONU de l'uranium enrichi à 84% à Fordow.

Suite à cette découverte, Rafael Grossi, chef du chien de garde nucléaire de l'ONU, s'est rendu à Téhéran, où il a reçu l'assurance de l'Iran que les caméras de surveillance de plusieurs sites nucléaires seraient reconnectées et que le rythme des inspections augmenterait.

La découverte de l'uranium à un niveau proche de celui d'une bombe est venue des pourparlers entre l'Iran et les puissances mondiales sur la relance de l'accord nucléaire iranien de 2015 qui restent au point mort et ce depuis septembre, lorsque l'Iran a soumis une réponse à une proposition de l'Union européenne visant à relancer l'accord.

Un haut responsable de l'administration Biden a déclaré que la réponse iranienne "n'est pas du tout encourageante". Un responsable américain a déclaré plus tard que les efforts pour relancer l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 avaient "heurté un mur" en raison de l'insistance de l'Iran à clore les enquêtes du chien de garde nucléaire de l'ONU.