Israël : Défense au Moyen-Orient

Un haut responsable de l'administration américaine a confirmé mardi que les États-Unis avaient suspendu l'envoi de bombes à Israël la semaine dernière, craignant qu'Israël ne soit sur le point de prendre la décision de lancer une attaque à grande échelle contre la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, a rapporté l'Associated Press.

Le responsable a déclaré que la décision de suspendre l'expédition avait été prise la semaine dernière et qu'aucune décision finale n'avait encore été prise quant à la poursuite ou non de l'expédition à une date ultérieure.

L'envoi qui a été suspendu était censé comprendre 1 800 bombes de 2 000 livres et 1 700 bombes de 500 livres, selon le responsable, l'inquiétude des États-Unis étant axée sur les explosifs plus gros et sur la manière dont ils pourraient être utilisés dans un environnement urbain dense.

Cette confirmation fait suite à un rapport de Barak Ravid d'Axios selon lequel l'administration Biden avait arrêté la semaine dernière une expédition de munitions fabriquées aux États-Unis vers Israël.

Selon le rapport, l’incident a suscité de sérieuses inquiétudes au sein du gouvernement israélien et a poussé les responsables à se démener pour comprendre pourquoi la cargaison avait été retenue.

Les États-Unis expriment depuis longtemps leur opposition à une opération israélienne à Rafah. Dimanche, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, s'est entretenu avec le ministre de la Défense Yoav Gallant. Un communiqué du Pentagone publié après l’appel a déclaré qu’Austin « a souligné la nécessité pour toute éventuelle opération militaire israélienne à Rafah d’inclure un plan crédible pour évacuer les civils palestiniens et maintenir le flux de l’aide humanitaire ».

Ces commentaires étaient une réitération des commentaires faits par Austin lors d'une conversation avec Gallant la semaine dernière.

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken, s'adressant aux journalistes au port d'Ashdod lors de sa visite en Israël la semaine dernière, a été interrogé sur une éventuelle opération israélienne à Rafah et si Israël avait fourni un plan viable pour une telle opération.

« Sur Rafah même, regardez, notre position est claire. Cela n’a pas changé ; ça ne changera pas. Nous ne pouvons pas et ne soutiendrons pas une opération militaire majeure à Rafah sans un plan efficace pour garantir que les civils ne soient pas touchés. Et non, nous n’avons pas vu un tel plan. Et en même temps, il existe d’autres moyens – et, à notre avis, de meilleurs moyens – de faire face au véritable défi actuel du Hamas, sans impliquer ni nécessiter une opération militaire majeure à Rafah. Nous en avons parlé avec les Israéliens ; nous continuerons ces conversations », a répondu Blinken.