Israël : Défense au Moyen-Orient

Le dernier avion impliqué dans l'opération Bras tendu contre des cibles rebelles Houthis au Yémen a atterri en toute sécurité sur une base de l'armée de l'air vers 20h30 (heure locale) samedi, accomplissant un vol opérationnel long et dangereux de 3 400 kilomètres.

Tsahal n’a pas fait de commentaire sur les cibles supplémentaires touchées lors de l’opération dans la zone portuaire maritime de la ville d’Al Hudaydah, dans l’ouest du Yémen, mais selon plusieurs sources, une dizaine de cibles ont été attaquées dans la zone.

Des dizaines d'avions différents ont participé à l'attaque combinée, dont des F-35 israéliens (Adir) et des Boeing 707 (Ram) chargés du ravitaillement en vol. La principale préoccupation d’Israël était le vol aller, qui s’est effectué à basse altitude.

L'avion Ram a pratiqué un scénario similaire il y a environ un mois et demi en Grèce, en coopération avec l'armée locale. L’exercice a été mené malgré les combats à Gaza et au Liban afin de maintenir cette capacité de frappe à longue portée au cas où Tsahal aurait besoin d’opérer dans ce qu’on appelle les « pays du troisième cercle ».

Avec les premières bombes larguées sur le port d’Al Hudaydah, les avions israéliens ont survolé le sol yéménite à des altitudes basses et bien visibles. Parmi les pilotes participants se trouvaient des vétérans et des personnes expérimentées, notamment des officiers supérieurs et des réservistes.

« Une capacité développée au fil des années, équivalente à une frappe sur le point le plus à l'est de l'Iran, a été réalisée lors d'une opération de jour, peut-être pas pour la dernière fois », a déclaré un responsable de la sécurité. « Nous avons insisté auprès de nos partenaires américains dans la région pour que Tsahal mène l'opération seule, malgré une coordination préalable. »

Israël espère que le régime Houthi, bien que guidé par les Iraniens, internalisera le coût des dommages attendus. On estime que le groupe terroriste réduira au minimum ses lancements de drones depuis le Yémen, même s’il opte pour des attaques de représailles limitées et étendues.

L'armée israélienne, sous la direction du Cabinet de sécurité, a identifié les cibles attaquées au cours des premiers mois de la guerre à Gaza. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a donné vendredi matin le feu vert initial à l’armée israélienne pour préparer l’opération, quelques heures après l’attaque du drone Houthi à Tel Aviv, qui a tué Yevgeny Ferder.

Vendredi matin, les responsables politiques et sécuritaires ont pris la décision de mener à bien l'opération. Cette décision a été motivée par le fait qu’en plus du drone qui a frappé Tel-Aviv, les Houthis ont également lancé un missile de croisière vers Israël, qui a atterri en Jordanie.

Samedi à 14h30, les ministres du Cabinet de sécurité ont été convoqués à une réunion insolite dont le but était d'approuver une opération déjà décidée.

Entre 15h00 et 15h30, alors que les discussions du cabinet étaient toujours en cours, des avions de l'armée de l'air israélienne ont décollé et ont été vus peu après voler à basse altitude au-dessus d'Eilat. Cela montre que, malgré les efforts de la censure militaire, Israël n’a pas travaillé dur pour dissimuler le début de l’attaque. A 18h10, les premiers rapports faisant état d'explosions massives au Yémen ont été reçus.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant a abordé samedi la frappe israélienne au Yémen, déclarant que « l’incendie au Yémen est visible dans tout le Moyen-Orient ».

 « Les Houthis nous ont attaqués plus de 200 fois, et nous avons attaqué pour la première fois lorsqu’un citoyen israélien a été tué. Nous continuerons d’agir partout où cela sera nécessaire », a-t-il ajouté.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a abordé l’attaque de Tsahal samedi en déclarant : « J’ai un message aux ennemis d’Israël : ne nous sous-estimez pas. Nous nous défendrons sur tous les fronts et par tous les moyens. Quiconque nous attaque en paiera le prix. »

« Le port que nous avons attaqué n’est pas innocent, il a été utilisé à des fins militaires et comme point d’entrée pour les armes meurtrières fournies aux Houthis via l’Iran », a-t-il ajouté.

Le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a également pris la parole peu après l’attaque, déclarant : « Nos pilotes ont attaqué le port d’Al Hudaydah, une route d’approvisionnement en armes et équipements iraniens. Nous n’avons aucune intention d’attaquer le peuple yéménite. Les Houthis dirigés par l’Iran ont attaqué des dizaines de navires, leur terrorisme est contrôlé par l’Iran et nuit au canal de Suez et au commerce mondial. »