Israël : Défense au Moyen-Orient

Au mépris des avertissements américains contre des frappes de représailles contre Israël après ses attaques contre l’Iran la semaine dernière, l’Iran a annoncé son intention de mener une réponse complexe avec des armes plus avancées, ont déclaré dimanche au Wall Street Journal des responsables iraniens et arabes au courant de la stratégie.

L’Iran a informé les diplomates arabes que son armée conventionnelle serait impliquée dans la réponse, car quatre soldats et un civil ont été tués dans l’attaque israélienne, selon des responsables iraniens et arabes.

Bien que cela ne signifie pas nécessairement un déploiement direct de troupes, l’implication de l’armée régulière suggère que le Corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC) pourrait ne pas agir seul.

Un responsable égyptien a rapporté que l’Iran avait mis en garde en privé contre une réponse « forte et complexe ».

« Notre armée a perdu des gens, elle doit donc réagir », a déclaré un responsable iranien cité par le Wall Street Journal. Il a suggéré que l’Iran pourrait utiliser le territoire irakien dans sa réponse et qu’il ciblerait probablement les installations militaires israéliennes « mais de manière beaucoup plus agressive que la dernière fois ».

L’Iran n’a pas l’intention de limiter sa réponse aux missiles et aux drones, comme lors des confrontations précédentes. Tous les missiles utilisés dans cette opération seraient équipés d’ogives plus puissantes, ont déclaré des responsables iraniens et arabes. Lors de sa dernière attaque contre Israël le 1er octobre, l’Iran a principalement utilisé des missiles Emad et Ghadr, en plus de ses missiles plus avancés Kheibar Shekan et Fattah.

L’élection américaine est un autre facteur dans les calculs de l’Iran, a déclaré un responsable iranien. L’Iran souhaite éviter d’influencer directement l’élection et prévoit sa réponse après le vote de mardi, mais avant l’investiture d’un nouveau président en janvier.

Des responsables d’Égypte, de Bahreïn et d’Oman ont indiqué que les diplomates iraniens avaient exposé leurs plans suite aux avertissements américains, tant publics que privés, pour éviter une escalade.

La semaine dernière, il a été rapporté que le guide suprême de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, avait demandé au Conseil suprême de sécurité nationale de se préparer à une attaque contre Israël.

Selon le rapport du New York Times, Khamenei a décidé d’attaquer après avoir examiné un rapport détaillé des hauts commandants militaires sur l’étendue des dommages causés aux capacités de production de missiles et aux systèmes de défense aérienne de l’Iran autour de Téhéran, aux infrastructures énergétiques critiques et à un port principal du sud.

Une source militaire israélienne a déclaré plus tard à CNN qu’Israël était à un « niveau de préparation élevé » pour une réponse de l’Iran.

Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin s’est entretenu jeudi avec le ministre de la Défense Yoav Gallant et a « réaffirmé que les États-Unis restent pleinement prêts à défendre le personnel américain, Israël et les partenaires de toute la région contre les menaces de l’Iran et des groupes mandataires soutenus par l’Iran », a déclaré le Pentagone.

Samedi, le commandement central américain (CENTCOM) a annoncé que des bombardiers stratégiques B-52 Stratofortress de la 5e escadre de bombardement de la base aérienne de Minot étaient arrivés au Moyen-Orient.

L’annonce du CENTCOM est intervenue un jour après que le Pentagone a déclaré que le secrétaire à la Défense Lloyd Austin enverrait des bombardiers, des avions de chasse et davantage de navires de guerre de la Marine au Moyen-Orient pour renforcer la présence américaine dans la région.