Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a déclaré jeudi que la parade des corps des otages à Gaza avant leur remise à Israël était odieuse.
« La parade des corps de la manière dont on a pu la voir ce matin est odieuse et cruelle, et va à l'encontre du droit international », a déclaré le bureau du Haut-Commissaire aux droits de l'homme. « Nous demandons instamment que tous les retours se déroulent dans la confidentialité, et avec respect et attention. »
Dans la déclaration, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme Volker Turk a ajouté que « selon le droit international, toute remise des restes de personnes décédées doit respecter l'interdiction des traitements cruels, inhumains ou dégradants, garantissant le respect de la dignité des personnes décédées et de leurs familles. »
Le Hamas a annoncé avoir restitué jeudi les corps des otages Shiri Bibas et de ses deux jeunes garçons roux, Kfir et Ariel, ainsi que celui d’Oded Lifshitz, enlevé à l’âge de 83 ans.
La famille de Lifshitz a déclaré jeudi avoir reçu confirmation des autorités israéliennes que ses restes avaient été restitués. Israël a déclaré qu’il testait encore les trois autres corps avant de fournir une confirmation à la famille Bibas.
Avant qu’ils ne soient remis à la Croix-Rouge, les cercueils ont été placés sur une scène, avec des hommes armés du Hamas portant des uniformes noirs et de camouflage autour de la zone, et une propagande psychologique cruelle ornant la scène, notamment des plaques sur les cercueils déclarant les dates de leur « arrestation » et des slogans accusant Israël de leur mort.
Dans une déclaration sur son rôle dans la remise des cercueils jeudi, le Comité international de la Croix-Rouge a déclaré que l’opération aurait dû être effectuée « en privé » mais n’a pas accusé le Hamas.
Le CICR, qui a lui-même été critiqué pour sa position de neutralité, a déclaré avoir participé au rapatriement des « dépouilles de ceux qui auraient dû être réunis avec leurs proches dans la vie, et non dans la mort ».
La Croix-Rouge a déclaré que son rôle était de « remplir un devoir humanitaire vital pour permettre aux familles de faire leur deuil dans la dignité ». Le communiqué a ajouté que « ces opérations doivent être menées en privé, dans le plus grand respect pour les défunts et pour ceux qui sont restés en deuil. Nous avons été sans équivoque : chaque libération – qu’il s’agisse de personnes vivantes ou décédées – doit être menée dans la dignité et l’intimité ».
La veille de la remise des otages, le CICR a publié un communiqué affirmant que « tout traitement dégradant lors des opérations de libération est inacceptable ».
La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a condamné jeudi la « terreur sans limite » du Hamas après la remise des otages.
« Quatre cercueils, présentés sur scène – des images insupportables », a-t-elle écrit dans un message sur X. « Jusqu’à la toute fin, les familles des otages sont exposées à la terreur sans limite du Hamas. Mes pensées les accompagnent. J’espère qu’ils pourront bientôt pleurer leurs proches et les enterrer dignement. »
Jeudi, le Hamas a remis pour la première fois les corps d’otages à Israël depuis le début de la guerre, déclenchée par le massacre meurtrier du groupe terroriste dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023.
Le Hamas a pris 251 otages lors de l’attaque, dont plus de 100 ont été libérés en novembre 2023. Les forces israéliennes ont secouru huit otages et récupéré les corps de 40 d’entre eux.
Depuis le début du dernier cessez-le-feu le mois dernier, le Hamas a libéré 24 otages lors de remises de corps avec de grandes cérémonies publiques et de la propagande terroriste, obligeant les otages à saluer et à féliciter leurs ravisseurs avant d’être libérés. Israël a exprimé sa colère face à ces spectacles et le Hamas a également fait face à des critiques internationales.
Après la remise des otages jeudi, 66 des otages enlevés par le Hamas le 7 octobre restent à Gaza, y compris les corps d'au moins 35 morts confirmés par l'armée israélienne.
