L'enquête opérationnelle sur les combats survenus à la base d'entraînement de la brigade Zikim, suite à l'infiltration et à l'attaque du Hamas le 7 octobre, est terminée.
Les conclusions ont été présentées aux familles des victimes, au personnel de la base et aux forces de sécurité engagées dans les combats ce jour-là.
L'enquête, menée par l'ancien commandant du Commandement Sud, le général de division Yaron Finkelman, et le commandant du Commandement du Front intérieur, le général de division Rafi Milo, a établi que, malgré l'attaque surprise, la base n'a pas été prise grâce à la réaction rapide, à la capacité de décision exceptionnelle et à la résistance déterminée des commandants et des soldats de la compagnie Tavor.
Sept soldats et commandants ont été tués lors des combats, tandis que neuf soldats et un civil ont été blessés.
L'enquête a révélé que des opérations de combat se sont déroulées à cinq endroits distincts – trois à la périphérie de la base et deux à l'intérieur – suite à l'infiltration de deux terroristes dans la base. Ces deux terroristes ont été neutralisés au cours des combats, ainsi qu'au moins deux autres dans les environs. L'équipe d'enquête a collecté et analysé des images de caméras de sécurité, des reconstitutions de terrain, des observations, des résultats d'interrogatoires et des entretiens avec des civils impliqués, ainsi que des reconstitutions d'événements. Les conclusions des enquêtes menées dans le secteur de la Brigade Nord, au bataillon Yiftach, au kibboutz Zikim et dans la Marine ont également été intégrées au rapport sur la base de Zikim.
L'enquête a duré environ sept mois, visant à développer une compréhension complète et précise du déroulement des événements ce jour-là.
L'enquête opérationnelle a examiné la chronologie, la gestion des combats et le comportement des forces de sécurité lors de l'engagement sur la base aérienne de Zikim, l'un des nombreux points focaux de combat simultanés.
En raison du nombre élevé de points d'engagement dans les environs, la bataille de la base de Zikim a été menée uniquement par les forces stationnées sur place. Leur défense courageuse a empêché les terroristes d'avancer vers d'autres centres civils et a freiné la propagation de l'activité terroriste dans la région. Le matin de l'attaque surprise, une compagnie était en état d'alerte à la base de Zikim, tandis que le 77e bataillon de la 7e brigade opérait dans le secteur de la brigade nord. À 6 h 29, le Hamas a lancé un important tir de roquettes sur les colonies du sud et l'arrière d'Israël. Les terroristes ont franchi la barrière par plusieurs points d'infiltration, pénétrant à bord de véhicules, de motos et à pied. En quelques minutes, les forces du secteur du bataillon et de la brigade régionale ont été soumises à un assaut bien organisé, malgré un désavantage numérique important.
Chronologie examinée par l'équipe d'enquête :
Phase 1 : Début de l'attaque surprise de grande envergure et préparation de la base (6 h 29 – 7 h 05)
À 6 h 29, suite aux alertes « Couleur rouge », tout le personnel de la base s'est mis à l'abri avec ses armes.
En raison des tirs de roquettes, une panne de courant s'est produite, paralysant les systèmes technologiques et réduisant la qualité des communications radio.
À 6 h 37, une conversation entre le commandant de Magma et le commandant de la compagnie de défense a suggéré une forte probabilité de contact direct avec les terroristes. La reconnaissance précoce de la menace a conduit les commandants à mettre en œuvre des mesures préparatoires, notamment le remplacement et le renforcement des postes de garde.
Vers 6 h 49, après avoir entendu des coups de feu, le commandant de compagnie a dispersé des escouades pour renforcer les positions et a déclaré une alerte de niveau 3 (ennemi dans le secteur) via WhatsApp. Simultanément, le commandant adjoint de compagnie a préparé les forces de sécurité féminines à se déplacer vers les positions de combat.
À 7 h 00, une conférence téléphonique des hauts commandants de Tsahal, présidée par le chef d'état-major, a fourni des directives supplémentaires.
Peu après, des civils fuyant les terroristes à la plage de Zikim sont arrivés à la base et ont été mis à l'abri après vérification.
Phase 2 : Combats aux points de contrôle (7 h 05-8 h 14)
À 7 h 14, le commandant de la compagnie de défense a signalé avoir aperçu neuf terroristes s'approchant du poste d'entrée (SG). Le commandant du point de contrôle a ordonné des renforts.
À 7 h 24, à leur arrivée, les forces ont identifié et engagé les terroristes, déclenchant une fusillade prolongée. Malgré les perturbations des communications, des renforts de la compagnie sont arrivés pour apporter assistance et soins médicaux sous les tirs ennemis.
À 7 h 40, un autre groupe terroriste a attaqué le poste d'arrière-garde, ce qui a nécessité l'envoi de renforts.
Une bataille héroïque d'une demi-heure s'est ensuivie, au cours de laquelle plusieurs terroristes ont été neutralisés.
À 8 h 13, la communication avec le poste d'entrée a été perdue après des attaques à la grenade et au RPG ; quatre soldats stationnés à cet endroit ont été tués. Les recherches ont révélé l'utilisation de sept lance-grenades supplémentaires pendant l'affrontement.
Phase 3 : Infiltration ennemie dans la base militaire et poursuite des combats (08:14–09:16)
Vers 8:14, deux terroristes se sont infiltrés dans la base et se sont séparés pour attaquer.
L'un d'eux a blessé un soldat et en a tué un autre.
À 8:23, un soldat non armé a courageusement engagé le terroriste dans une altercation physique, qui a permis à ce dernier d'être neutralisé par un autre soldat.
Pendant ce temps, le commandant de la compagnie de défense a été tué par un tir de sniper ; le commandant adjoint a pris le commandement, mais a également été tué au combat.
À 8:35, des soldats ont neutralisé un terroriste qui attaquait des civils en fuite, tandis que d'autres ont ouvert le feu sur une escouade terroriste à environ 170 mètres.
Des commandants supérieurs sont ensuite arrivés et ont rejoint les combats.
Vers 9:15, des combattants civils, arrivés de chez eux, ont éliminé le deuxième terroriste infiltré.
Phase 4 : Dégagement de la zone et évacuation des blessés (9h16-14h15)
À 9h25, les commandants de Tsahal se sont réunis pour faire le point sur la situation.
À 10h00, une unité Maglan en route vers le camp de Yiftach a répondu aux demandes de renforts et a neutralisé deux terroristes à 11h00.
L’évacuation des blessés vers les hôpitaux de Barzilai et d’Assuta a commencé.
Les combats au poste de garde sud ont pris fin à 11h34, avec l’élimination de deux terroristes et l’évacuation de deux blessés.
À 13h30, les civils réfugiés sur la base ont été évacués sous escorte militaire.
À 14h30, le commandant de la brigade de secours a déclaré la fin des combats sur la base.
Phase 5 : Rencontres avec les terroristes au cours des cinq jours suivants
Une quinzaine de terroristes se sont approchés de la base aérienne au cours des cinq jours suivants et ont été éliminés par les forces de Tsahal.
Conclusions et enseignements de la bataille de la base de Zikim :
La base d’entraînement de la brigade de Zikim n’a pas été prise grâce aux combats acharnés des commandants et des soldats de la compagnie Tavor.
Le Hamas avait l’intention d’occuper le camp avec les forces de Nukhba pour y commettre des meurtres et des enlèvements ; ce plan a échoué en raison de l’action préventive du bataillon régional et de la marine.
L’enquête a salué l’héroïsme démontré au combat, ainsi que lors de l’évacuation et du traitement des blessés, soulignant les valeurs de dévouement à la mission, de quête de victoire, de responsabilité, de leadership et de camaraderie.
L’absence d’alerte préalable a été un facteur crucial ; cependant, tous les infiltrés ont été neutralisés, ainsi que neuf autres.
La létalité des combattants devrait être améliorée grâce à une formation renforcée pour une réponse rapide aux infiltrations terroristes.
Le renforcement du système de défense de la base a contribué de manière significative à la gestion de la bataille et à la prévention de nouvelles incursions terroristes, et ces efforts doivent être poursuivis.
Les pannes de courant ont affecté les capacités de commandement et de contrôle ; les bases frontalières nécessitent des systèmes modernisés et résilients.
Les obstacles physiques et les fortifications se sont avérés efficaces pour retarder et en grande partie stopper les attaques terroristes.
