L'armée israélienne a rapporté aujourd'hui (mardi) que l'opération « Flèches du Nord » de l'automne 2024 avait considérablement affaibli l'état de préparation opérationnelle du Hezbollah, éliminé des commandants et des agents, détruit des infrastructures terroristes et des tunnels souterrains, et fortement réduit la capacité du groupe à lancer des tirs indirects sur Israël, tout en permettant à la plupart des habitants du nord d'Israël de rentrer chez eux.
L'armée israélienne estime qu'au cours de l'opération, environ 4 000 à 5 000 commandants et agents du Hezbollah ont été neutralisés, et 9 000 autres ont été retirés des forces combattantes.
L'opération, menée le long de la frontière nord, visait à affaiblir l'organisation terroriste et à réduire les menaces pesant sur les zones civiles israéliennes.
Dans le cadre de cette campagne, le Hezbollah a subi un coup dur dans le sentiment de contrôle et la familiarité de sa structure de commandement avec le terrain. La force Radwan du Hezbollah, chargée de planifier et d’exécuter des attaques de pénétration profonde dans le nord d’Israël, a perdu toutes ses infrastructures le long de la ligne de contact et, selon l’armée israélienne, est actuellement incapable de lancer une offensive de grande envergure.
L'armée israélienne a réduit la capacité de lancement de roquettes du Hezbollah à de petits barrages et a détruit 70 à 80 % de ses sites de lancement à courte portée. Cela a considérablement réduit les menaces pesant sur les systèmes de défense aérienne israéliens et les communautés du nord.
Dans le domaine souterrain, l'armée israélienne a détruit environ 1 500 installations souterraines du Hezbollah, dont un tunnel transfrontalier. Ces dégâts importants ont contraint l'organisation à adapter ses tactiques, tandis que l'armée israélienne a acquis une précieuse expérience de la guerre des tunnels dans le théâtre nord.
Déplacements massifs au Liban
L'opération a également eu des effets indirects sur la population libanaise : 1,6 million de personnes ont été déplacées, dont environ 650 000 du sud du Liban. Cela a conféré à l'armée israélienne une plus grande liberté opérationnelle et accru la pression sur le gouvernement libanais et le Hezbollah pour qu'ils cessent les combats.
Depuis le début du cessez-le-feu, le Hezbollah a tenté de reconstruire ses capacités, mais il est confronté à un moral bas et à une performance opérationnelle réduite. Le débat interne au Liban sur le désarmement du Hezbollah prend de l'ampleur. Tsahal a souligné l'importance d'un suivi attentif des changements de direction et des tentatives de réorganisation du groupe.
Objectifs post-opérationnels et positionnement stratégique
Tsahal a fixé des objectifs clairs pour la phase post-opérationnelle :
- Empêcher toute présence opérationnelle du Hezbollah au sud du Litani
- Éliminer les capacités de production et de déploiement
- Désarmer complètement le Hezbollah
Pour atteindre ces objectifs, Tsahal agit sur deux fronts :
1. Défense avancée dans la zone tampon, avec la création de cinq nouveaux postes militaires et la multiplication par 2,5 des effectifs ;
2. Opérations offensives, notamment des assassinats ciblés et des frappes de précision contre les installations du Hezbollah au Liban.
Depuis le cessez-le-feu, Tsahal a éliminé 234 terroristes, détruit environ 90 lanceurs, 20 centres de commandement, 40 sites d'infrastructures terroristes, cinq installations de production d'armes et trois camps d'entraînement de la Force Radwan. Au total, environ 500 frappes aériennes et des centaines d'opérations terrestres ont été menées pour préserver les acquis opérationnels.
Préparation et opérations civiles dans le nord d'Israël en Syrie
Environ 74 % des habitants du nord d'Israël sont rentrés chez eux. Tsahal renforce la défense locale, notamment par la construction de nouveaux postes et la formation d'unités de défense locales, en coordination avec les autorités municipales.
Dans le secteur syrien, Tsahal a mené plus de 600 frappes, ciblant des bases militaires près de Damas, Homs et Alep ; contrant la contrebande d'armes le long de la frontière syro-libanaise ; et infligeant des dommages importants à l'armée de l'air syrienne et à ses systèmes d'armes stratégiques.
Parallèlement, Tsahal a investi dans le projet de barrière « Nouvel Est » afin de retarder l'infiltration terroriste et de permettre une réaction rapide. Sur le plateau du Golan, les forces divisionnaires ont renforcé la préparation dans les villes, notamment par la formation et l'équipement d'environ 1 100 unités de défense locales.
Dans la zone tampon syrienne, Tsahal opère dans trois domaines :
- Défense, avec neuf nouveaux avant-postes ;
- Actions offensives, incluant des frappes et des arrestations pour prévenir les activités ennemies ;
- Aide civile, notamment par la création d’une clinique à Hamedieh et d’un service d’urgences de première ligne à Hadir, en coopération avec des organisations internationales.
Selon Tsahal, la rupture de l’axe chiite dirigé par l’Iran – qui s’étend de l’Iran au Liban en passant par la Syrie – constitue une avancée stratégique majeure. Elle limite les transferts d’armes au Hezbollah et renforce la sécurité nationale d’Israël.
