L'Iran a lancé une opération de nettoyage rapide sur un site nucléaire du nord de Téhéran, visé par des frappes aériennes israéliennes. Selon les experts, il s'agit probablement d'une tentative d'éliminer les preuves de développement d'armes nucléaires, a rapporté Reuters mercredi.
L'Institut pour la science et la sécurité internationale, un groupe de recherche basé à Washington et dirigé par l'ancien inspecteur nucléaire de l'ONU David Albright, a publié des images satellite montrant « un effort important de l'Iran pour démolir rapidement les bâtiments endommagés ou détruits, probablement pour assainir toute activité de recherche et développement d'armes nucléaires compromettantes ».
Le site en question, connu sous le nom de Mojdeh ou Lavisan II, est adjacent à l'université Malek Ashtar et a été bombardé à deux reprises par les forces israéliennes le 18 juin lors d'une opération militaire de plus grande envergure qui a touché des centaines de cibles en Iran. La première frappe a touché plusieurs bâtiments, dont un lié à l'Institut de physique appliquée et un autre soupçonné d'être lié au groupe Shahid Karimi, sanctionné par les États-Unis pour son implication dans des projets liés aux missiles et aux explosifs.
La deuxième frappe israélienne a détruit le bâtiment de physique appliquée, endommagé un centre de sécurité et rasé un atelier. Des images satellite de Maxar Technologies datées du 20 juin ont confirmé la destruction. Des images complémentaires du 3 juillet ont montré le début du déblaiement des débris et, le 19 août, le site avait été entièrement nettoyé, y compris le bâtiment présumé de Shahid Karimi.
« L'intervention rapide de l'Iran pour démolir et dégager rapidement les décombres de ces bâtiments importants semble viser à assainir le site et à limiter la possibilité pour toute inspection future d'obtenir » des preuves de travaux liés aux armes nucléaires, a déclaré l'institut.
La mission iranienne auprès des Nations Unies n'a pas répondu aux demandes de commentaires.
Ces révélations surviennent alors que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) mène des négociations à Téhéran en vue de la reprise des inspections, perturbées par la guerre entre Israël et l'Iran du 13 au 24 juin, et par les frappes américaines du 22 juin contre les trois principales installations nucléaires iraniennes : Fordow, Natanz et Ispahan.
Par ailleurs, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne devraient entamer dès jeudi le processus de réimposition des sanctions des Nations Unies contre l'Iran, invoquant des violations de l'accord nucléaire de 2015 visant à empêcher l'Iran d'acquérir des capacités nucléaires.