Des tensions internes importantes agitent actuellement les rangs de l’armée israélienne (Tsahal), autour du projet d’entrée en force dans la ville de Gaza. Le désaccord porte non seulement sur le comment, mais sur le si l’opération respecte les normes juridiques, spécialement au regard des conséquences humanitaires pour près d’un million de civils.
Des réunions à hauts risques
Plusieurs rencontres récentes entre officiers supérieurs témoignent du débat en cours. Le chef d’état-major, le lieutenant-général Eyal Zamir, le commandant du Sud, le major-général Yaron Finkelman, ainsi que le directeur du COGAT (organisme chargé des territoires), le major-général Rasan Elian, se sont réunis pour décider s’il fallait lancer l’assaut. L’avocat général militaire (MAG), le major-général Yifat Tomer-Yerushalmi, avait préalablement insisté : avant qu’il y ait invasion, il faut des données tangibles assurant que les évacuations sont possibles, et que les secours et infrastructures humanitaires permettront de protéger les civils déplacés.
À la première réunion, Tomer-Yerushalmi était absente, ce qui a provoqué des critiques sur la façon dont la légalité est prise en compte. Certains accusent Zamir d’ignorer les avertissements du MAG concernant les exigences minimales humanitaires. Cependant, après cette réunion, une autre session plus formelle a été tenue incluant le MAG, dans laquelle les données requises lui ont été présentées. Cela suggère qu’au moins formellement, les obligations juridiques sont examinées.
Contestations et affirmation de conformité
Un porte-parole de Tsahal a vigoureusement rejeté les allégations selon lesquelles la décision d’invasion serait prise sans respecter le droit militaire ou international. Il assure que tous les ordres donnés tiennent compte des conseils du MAG, et qu’aucune directive d’évacuation massive ne sera mise en œuvre tant que les critères légaux ne sont pas remplis.