Le Centre d’information sur le renseignement et le terrorisme, du nom du général de division Meir Amit, a révélé un document spécial saisi par Tsahal dans la bande de Gaza lors d’une manœuvre terrestre. Ce document ne possédait pas les renseignements israéliens avant la guerre. Ce document contient des instructions manuscrites de Yahya Sinwar sur la manière de tromper Tsahal avant le massacre du 7 octobre.
Le centre d’information a noté que le document de Sinwar indique que le chef du Hamas assassiné « avait identifié les points faibles de Tsahal – et que ses instructions visaient à exploiter ces échecs pour maximiser les résultats, avant même l’attaque, et surtout au début du raid ».
Le document contient des instructions précises et choquantes, comme l’a révélé hier le New York Times, de filmer le massacre de civils, de marcher sur les corps des soldats, d’incendier des quartiers résidentiels et de faire exploser des chars.
Le Times a également révélé, pour la première fois, des enregistrements recueillis par l'unité de renseignement 8200, dans lesquels on entend des terroristes et des commandants du Hamas exécuter scrupuleusement les instructions écrites par Sinwar dans le document, notamment massacrer des civils et incendier des bâtiments, tout en diffusant les atrocités au monde entier.
Concernant la phase de tromperie, Yahya Sinwar a écrit que, dans les semaines précédant le raid, des opérations « intensives » devraient être menées dans la bande de Gaza, mais que celles-ci devraient être perçues par les services de renseignement israéliens comme des mouvements de routine. « Il est nécessaire que les forces effectuent des mouvements intensifs des semaines avant chaque activité que l'ennemi considérera comme une activité de routine », a écrit Sinwar. « Cela servira de camouflage pour l'opération majeure. Il faut veiller à ce que cela se produise, en particulier aux endroits où l'opération doit être menée. »
Concernant le début de l'invasion, Sinwar a écrit que les portes de la clôture frontalière devaient d'abord être franchies et que les unités du Hamas devaient pénétrer sur le territoire israélien rapidement et sans délai. Il a souligné la nécessité d'utiliser des bulldozers et des engins lourds pour franchir les portes et supprimer les obstacles afin de faciliter l'entrée de forces d'invasion supplémentaires en Israël.
Le Hamas a compris que si ses forces atteignaient les villages et les bases en moins de 15 minutes, Tsahal ne pourrait pas contrecarrer le raid. Par conséquent, le plan prévoit une escouade de percée initiale de 10 à 12 terroristes à moto, qui devraient arriver en quelques minutes aux clôtures communautaires, les franchir, engager l'escouade de réserve, puis être suivies par au moins deux pelotons de Nukhba, soit environ 60 à 100 terroristes.
Quelques minutes (10 à 15 minutes) après le début de l'attaque, il est nécessaire de commencer à mobiliser toutes les forces conformément au plan établi à l'avance et dans autant d'endroits que possible (chaque compagnie étant à un endroit différent), afin que les forces soient disponibles pour renforcer l'attaque, l'étendre, ou pour un effort défensif si nécessaire, ou pour contrôler la situation générale. Une division claire doit être établie conformément au plan établi à l'avance. Chaque commandant de brigade doit disposer d'un plan pour la mobilisation des forces, leur déploiement, les modalités de communication avec elles et leur fonctionnement, conformément aux instructions centrales du commandant de l'appareil et du commandant central des opérations.
Sinwar a également écrit : « Ce plan doit comporter des phases ou des vagues. La première est la première vague d'attaque, suivie d'une deuxième, d'une troisième et d'une quatrième. Chaque vague est connue à l'avance et dispose de ses propres documents, cartes et objectifs, conservés dans des enveloppes scellées par le commandant de brigade. » « Il faut veiller à ce que des images apparaissent qui susciteront une explosion d'ivresse, de folie et d'enthousiasme au sein de notre peuple, en particulier parmi les habitants de Judée-Samarie, les Arabes israéliens, Jérusalem et toute notre nation islamique », a écrit Sinwar. Il a ajouté : « Il faut insister auprès des responsables des unités sur le fait qu'ils doivent délibérément ordonner ces choses. C'est-à-dire enregistrer et diffuser les images le plus rapidement possible : des soldats piétinés à la tête, des tirs à bout portant, des massacres à l'arme blanche, des chars qui explosent, des prisonniers agenouillés, les mains sur la tête, etc. »
Il faut planifier à l'avance les événements qui produiront des images de terreur : plusieurs voitures piégées en feu exploseront dans un poste ou un bâtiment, provoquant d'effroyables destructions, des scènes déchirantes, un incendie terrible. Cinq ou dix images de ce genre sèmeront la peur en eux. Allah viendra sur eux sans qu'ils s'y attendent et sèmera la terreur dans leurs cœurs. Deux ou trois opérations doivent être organisées pour incendier un quartier ou un kibboutz entier, etc. : on déversera de l'essence ou du diesel depuis un camion-citerne spécial, on incendiera les lieux et on diffusera les images.
Chaque commandant de brigade doit avoir un plan prêt à l'emploi pour mobiliser les forces, les déployer, communiquer avec elles et les opérer conformément aux instructions centrales du commandant de l'appareil. Les objectifs de la Brigade Nord doivent être prioritairement orientés vers le littoral. Ceux de la Brigade de Gaza doivent être orientés vers le nord-est jusqu'à un certain angle. Les objectifs des camps centraux doivent être orientés vers le nord-est avec une inclinaison vers l'est. Les objectifs de la Brigade de Khan Younis doivent être orientés vers l'est. Ceux de la Brigade de Rafah doivent être orientés vers le sud-est.
Si nous ne sommes pas prêts à exploiter pleinement cette opportunité, l'ennemi parviendra à prendre le contrôle du chaos et à lancer une contre-attaque, ou recevra une aide extérieure, et la situation se retournera alors contre nous de la pire des manières. Il est donc nécessaire de se préparer au maximum aux flux de forces, au développement de l'attaque, à son expansion et à son renforcement durant les six à dix premières heures afin d'établir des faits concrets sur le terrain qui déjoueront toute possibilité de contre-attaque.
