Le Contrôleur d'État, Matanyahu Engelman, a publié mardi un rapport d'audit détaillé examinant l'efficacité de la barrière de la Ligne de soudure et des points de passage dans le secteur périurbain de Jérusalem.
Le rapport met en lumière de graves lacunes en matière de sécurité, d'opérations et de mise en œuvre des décisions gouvernementales depuis de nombreuses années. L'audit a évalué la capacité opérationnelle des autorités responsables, notamment à la lumière du massacre du 7 octobre et de l'opération « Lames de Fer ».
Selon le rapport, sur les plusieurs centaines de kilomètres de la Ligne de soudure, seuls 61 % sont équipés d'une barrière physique. Ailleurs, d'importantes ouvertures subsistent, permettant aux Palestiniens de circuler librement sans contrôle. À certains endroits, notamment sur des tronçons de 11 kilomètres sur un itinéraire et de 6 kilomètres sur un autre, aucun obstacle n'est présent, ce qui représente, selon le Contrôleur, un risque important d'infiltration terroriste.
Parmi les autres lacunes relevées figurent l'absence de cadre opérationnel réglementé pour les points de passage, le non-respect des décisions gouvernementales clés relatives à leur gestion civile et la réponse inadéquate du Shin Bet aux recommandations des experts. Malgré une décision du Premier ministre en 2005, aucun point de passage du secteur périmétrique de Jérusalem n'a été civilisé à ce jour.
Le rapport note également que la police israélienne gère ces points de passage depuis vingt ans sans doctrine opérationnelle formelle ni commandement permanent. Sur les seize points de passage du secteur, seuls deux sont supervisés par des commandants dûment habilités. Engelman a averti que cette situation engendre de graves failles de sécurité et compromet la coordination entre Tsahal, la police, les gardes-frontières et les forces de sécurité civiles.
Sur le plan opérationnel, l'audit a révélé que les gardes-frontières étaient détournés de leurs missions de sécurité habituelles dans la zone pour d'autres tâches, ce qui affaiblit la réponse globale le long de la ligne de frontière. De plus, les lacunes dans les rapports entre Tsahal et la police concernant les incidents d'infiltration témoignent d'une réponse partielle et non coordonnée.
Le Contrôleur a également relevé des carences en infrastructures, un manque de personnel, un équipement d'inspection inadéquat et des défaillances de la coordination interministérielle. Il a notamment cité en exemple le retard pris dans l'ouverture de la route de consolidation du terrain au point de passage de Qalandiya, dû à des différends entre le ministère des Transports et la police.
Parmi les recommandations d'Engelman figurent l'achèvement de la neutralisation des points de passage par les forces de police, l'établissement d'une doctrine opérationnelle claire pour la police, l'amélioration du partage de renseignements entre tous les services concernés et l'installation immédiate de barrières aux endroits où des ouvertures existent. Le rapport préconise également une réévaluation du tracé de la barrière en fonction des évaluations actualisées des menaces.
En réaction au rapport, le mouvement Regavim a déclaré : « Le rapport du Contrôleur d'État concernant les événements du 7 octobre dans la région de Jérusalem est bienvenu, mais il se concentre sur des points marginaux. La ligne de démarcation sera toujours franchie. Chaque jour, des dizaines, voire des centaines d'Arabes de Judée-Samarie franchissent la clôture. Même la clôture la plus coûteuse et la plus fortifiée du sud a été franchie en quelques minutes par des terroristes en tongs. »
Regavim a affirmé que le terrorisme ne commence pas par la construction d'une clôture, mais par l'éducation, le retrait israélien du territoire, l'échec des accords et le manque de gouvernance et de contrôle. « À Jérusalem comme ailleurs », a déclaré l'organisation, « seul un contrôle ferme du territoire – par une présence militaire et civile, la colonisation et une gouvernance efficace – peut permettre de faire face à la dangereuse réalité sécuritaire à laquelle est confronté l'État d'Israël. »