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Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Rien n'est pire que le statu quo au Proche-Orient

Le processus de paix au Proche Orient semblait à l'arrêt. Avec les derniers évènements, on assiste même à un recul. En Cisjordanie, lassé de ses échecs successifs, Mahmoud Abbas menace de jeter l'éponge sans qu'on sache encore qui pourra prendre la relève derrière lui. En Israël, le gouvernement de Benjamin Netannyahou vient de donner son aval à la construction de colonies à Jérusalem-Est. Face à une paix qui paraît plus que jamais improbable, certains ont la tentation de se résigner. Ce serait une grave erreur, le statu quo ne favorise ni la sécurité des Israéliens, ni l'avenir des Palestiniens.

J'ai conscience que relancer le processus de paix est une tâche difficile: tant d'espoirs ont été suscités pour être aussi vite déçus. Quand Tsahal a quitté le Liban,  le Hezbollah est arrivé, quand Tsahal a quitté Gaza, le Hamas a pris le pouvoir...  De leur côté, les Palestiniens se sentent trahis par la poursuite des colonisations ou la construction du mur.

Dans ce défi de la paix, la France a un rôle majeur à jouer: elle est à la fois l'amie d'Israël et du monde arabe. Quel autre pays que le nôtre, peut en effet se targuer de recevoir, à quelques jours d'écart, le premier ministre israélien, Benjamin Netannyahou, le président syrien, Bachar el-Assad et le président irakien, Jalal Talabani' C'est cette situation privilégiée qui donne à la France le devoir d'inciter sans cesse Israéliens et Palestiniens à s'entendre enfin.

La paix et la sécurité d'Israël dépendent de la création d'un Etat palestinien viable et démocratique. Cela passe par plusieurs engagements de part et d'autre.

Côté arabe: l'arrêt de la violence. Tant qu'il n'y aura pas une condamnation claire du terrorisme et une lutte effective à son encontre, Israël vivra dans la peur et ne pourra pas accorder de crédibilité à ses interlocuteurs palestiniens. Dans cette perspective, il faut mettre un terme aux trafics d'armes maritime, via la Syrie et le Liban pour alimenter le Hezbollah, ou terrestre, via les tunnels entre l'Egypte et le sud de la bande de Gaza pour renforcer l'arsenal du Hamas. Il faut surtout que les Palestiniens et les pays arabes s'engagent définitivement à reconnaître l'Etat d'Israël.

Côté Israélien: il faut régler la question des colonies. En juin 2008, dans son discours devant la Knesset, Nicolas Sarkozy a bien posé les enjeux: «il ne peut pas y avoir de paix sans l'arrêt total et immédiat de la colonisation..., sans la reconnaissance de Jérusalem comme capitale des deux Etats et la garantie d'accès aux lieux saints pour toutes les religions». Je suis conscient de toutes les difficultés qu'une telle démarche représente pour Israël, mais je sais aussi que les Israéliens veulent profondément la paix.

Enfin, Israël ne doit pas affaiblir les partenaires modérés qui existent chez les Palestiniens. Lors de mon voyage en Israël en 2007 avec des parlementaires UMP, j'avais longuement rencontré le premier ministre Salam Fayyad, c'est un homme de bon sens. Avec des  hommes pragmatiques comme lui, Israël peut renouer une relation de confiance.

La diplomatie ne suffit pas, des ponts doivent être reconstruits entre les sociétés civiles israéliennes et palestiniennes. Je pense notamment aux actions symboliques menées par le chef d'orchestre et pianiste Daniel Barenboim. Depuis 1999, son orchestre fait jouer côte à côte des musiciens Israéliens et Palestiniens. Et c'est un immense succès! C'est la preuve qu'Israéliens et Palestiniens peuvent unir leurs forces pour le meilleur! De même, le 11 novembre dernier, est sorti le documentaire magnifique «D'une seule voix». Il a filmé la tournée triomphale d'un groupe de chanteurs -Israéliens juifs ou arabes, Palestiniens musulmans ou chrétiens de rite grec ou latin- qui a choisi de chanter ensemble les plus beaux répertoires de leurs communautés. Là encore, c'est un signe de paix encourageant!

Il n'y aura pas non plus de paix sans développement économique palestinien. A la fois pour donner un avenir aux Palestiniens et pour renforcer l'interdépendance économique entre Israël et la Palestine: la guerre est toujours moins envisageable avec un vrai partenaire commercial. Les hommes d'affaires palestiniens et israéliens, que j'ai eus l'occasion de rencontrer, ne demandaient qu'à pouvoir librement travailler ensemble. Le rapport du FMI de septembre dernier montre que l'économie palestinienne a connu en 2009 une croissance de 7%, notamment grâce à la politique de soutien du gouvernement Netanyahou. Il faut poursuivre dans cette voie.

Je me réjouis que la France contribue à cette dynamique en développant le parc industriel franco palestinien de Bethléem ou en soutenant la «Paris joint Economic initiative» qui organisera des échanges entre milieux d'affaires français, israéliens et palestiniens pour étudier les opportunités d'investissements communs. Comme en Europe, c'est en grande partie par l'économie que la paix se construira!

A tous les sceptiques et à tous les fatalistes qui ne croient plus en la paix, je veux donner une note d'espoir: la semaine dernière nous avons commémoré le 11 novembre. Nous avons vu Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se retrouver ensemble face à la flamme du soldat inconnu. Qui aurait cru cela possible en 1945, alors que la France et l'Allemagne sortaient de 70 ans de guerres meurtrières, de haines viscérales, de rancoeurs tenaces' Qui aurait cru que ces deux pays arriveraient à construire une entente telle que la guerre entre eux est aujourd'hui impensable ? Voilà un gage d'espoir ! Le conflit et la haine ne sont jamais une fatalité. Au Proche-Orient comme en Europe.

Jean-François Copé

Lire également sur la situation au Proche-Orient: Vers une troisième intifada', Les Palestiniens veulent que l'ONU proclame leur Etat et Israël: Ouverture surprise de Kadima vers le Hamas.

Image de Une: Le mur de séparation construit par Israël Yannis Behrakis / Reuters

2 commentaires
Kouchner est pessimiste et optimiste , il n ' a pas trouvé la moyenne !!! Aurait-il le c°° entre deux chaises ?
Envoyé par Jacqueline_013 - le Dimanche 22 Novembre 2009 à 09:41
Si Kouchner est content c'est que tout va bien! Clin d'oeil
Envoyé par Yvan_001 - le Dimanche 22 Novembre 2009 à 13:07
Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 36 minutes