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Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le dilemme de l'affaire Gilad Shalit

Le gouvernement israélien a transmis au médiateur allemand à six heures, heure française, sa réponse concernant l'affaire Shalit. Il est certain qu'aucun homme politique n'a envié la place de Benjamin Netanyahou en ce jour chargé du 21 décembre. Il a subi les pressions des deux camps opposés; celui qui réclamait la libération de Gilad Shalit à n'importe quel prix, et celui des partisans de la manière forte qui refusaient tout échange, quitte à sacrifier l'otage. Les parents Shalit ont compris que la situation semblait compromise pour leur enfant et se sont accrochés, avec l'énergie du désespoir, à toute lueur qui filtrait à l'occasion de leurs multiples rencontres avec le premier ministre.

Le dogme de la protection des militaires au combat était en jeu au point que 4.700 réservistes de Tsahal ont estimé devoir rappeler au premier ministre ce principe qui a été écorné et qui risque d'être bafoué. Dans leur pétition ils rappellent «que son sort est comme un miroir de l'éthique israélienne». Des officiels israéliens doutent qu'un accord avec le Hamas soit signé dans les termes exigés car Netanyahou est confronté au «problème de la libération de prisonniers palestiniens ayant du sang sur les mains» et il a refusé de prendre une décision aussi importante dans la solitude de son bureau. Le chef de la campagne de soutien à Gilad Shalit a exhorté le premier ministre «à être brave et à trouver le courage et le leadership nécessaire pour prendre des décisions qui ramèneront Gilad à la maison pour éviter de créer un nouveau Ron Arad».

Reddition

En écho, les familles des victimes du terrorisme «ont exigé de parler aux ministres qui, sur la tombe de nos chers, nous avaient promis de ne pas commettre les mêmes erreurs, à savoir la libération de terroristes». L'extrémiste Hagai Ben Artzi a même conseillé à son beau-frère Netanyahou de libérer Shalit, non pas par une négociation, mais par une autre guerre à Gaza. La droite extrême, soutenue par le clan des religieux, n'a pas désarmé puisque les députés nationalistes de l'Union nationale ont refusé qu'Israël cède aux terroristes: «La reddition devant une organisation terroriste équivaut à la faillite morale d'un état souverain. Celle-ci va porter une atteinte grave à la force de dissuasion d'Israël.»

C'est pourquoi un cabinet restreint des sept ministres les plus importants a partagé la responsabilité de la décision cruciale après que le premier ministre ait annoncé qu'il était «prêt à aller très loin pour parvenir à un accord mais qu'il ne pouvait pas franchir des lignes rouges, notamment en ce qui concerne la libération de terroristes en Judée-Samarie». Il aura fallu pas moins de cinq réunions, dans la seule journée du 21 décembre, pour parvenir à un accord qui n'a pas été unanime. Le premier ministre s'est trouvé contraint à arbitrer une décision, dont on ignore le contenu à cet instant, qu'il aurait voulue consensuelle.

Le Hamas, de son côté, a usé de fanfaronnade au moment où les dirigeants israéliens planchaient sur leur choix douloureux. Au lieu de garder un profil bas jusqu'au dénouement de la crise, il a préféré attiser une situation déjà compliquée par des déclarations pouvant être interprétées comme de la provocation. Un de ses responsables a claironné que  «si la famille Shalit désire voir son fils à la maison, il n'y a qu'une seule condition: la satisfaction totale de toutes nos exigences». Il a exclu par ailleurs tout exil forcé de certains prisonniers libérés qui devraient, selon les exigences israéliennes, quitter la Palestine. Cette annonce de victoire avant l'heure a produit des effets inverses à ceux qu'il recherchait puisqu'une unité nationale israélienne s'est formée autour du dossier Shalit.

En effet, l'opposition a fait taire ses récriminations et a reporté à plus tard son combat politique. Une motion de censure devait être déposée à la Knesset par le groupe d'opposition Kadima contre la décision du gouvernement d'inclure de nouvelles implantations éloignées dans les «secteurs bénéficiant de la priorité nationale impliquant des transferts de fonds publics vers des localités isolées et annulant ainsi le principe de deux Etats pour deux peuples». La chef de l'opposition a estimé devoir retirer cette motion de censure afin de laisser le soin au premier ministre de «concentrer ses efforts sur l'affaire épineuse de Gilad Shalit».

Drame personnel

Le premier ministre avait expliqué à ses visiteurs qu'il avait déjà payé un lourd tribut dans le problème des otages puisque son frère, le colonel Yoni, a été la seule victime de la libération des séquestrés d'Entebbe en 1976. Il avait approuvé à l'époque l'opération, même s'il en avait souffert dans sa chair, car il refusait le chantage auquel était soumis son pays. Il a d'ailleurs fait de multiples conférences sur ce thème lors de ses tournées aux Etats-Unis et écrit des textes où il défendait systématiquement la thèse qu'il ne fallait jamais céder aux terroristes. Aujourd'hui aux affaires, il a subi un drame similaire qui ne peut le laisser indifférent depuis qu'il a touché de près la réalité du deuil.

Beaucoup de ses conseillers ont souligné les conséquences politiques et sécuritaires néfastes liées à la libération de dangereux prisonniers. Le Hamas y verrait une sorte de jurisprudence qu'il s'empresserait d'appliquer tandis que l'Etat d'Israël aurait à supporter les risques inhérents aux chantages futurs auquel il sera confronté. Ce langage, tenu aussi par les nationalistes, n'a jamais été accepté par les parents Shalit, ni par les proches des prisonniers qui attendent leur libération.

Benjamin Netanyahou fait face à un dilemme mais il été nommé pour gouverner et pour prendre, le cas échéant, des décisions difficiles. Sa capacité à les prendre déterminera son avenir politique d'autant plus qu'il est confronté au problème de la parole donnée et des promesses électorales annoncées à ses partisans. S'il les renie, il risque de donner de lui une image de faible, d'illusionniste ou au pire de looser. Il a déjà reculé sur le gel des constructions dans les colonies et il ne peut offrir un spectacle de faiblesse face au Hamas et à son mentor, l'Iran. La décision concernant l'affaire Shalit conditionnera sa stature d'homme d'Etat et le confortera dans le choix stratégique, plus grave et plus conséquent, concernant l'action d'Israël face à la capacité nucléaire iranienne.

Jacques Benillouche

SI VOUS AVEZ AIMÉ CET ARTICLE, VOUS APPRÉCIEREZ PEUT-ÊTRE: «Israël abandonne-t-il Gilad Shalit'» ; «Faut-il médiatiser les prises d'otages'»

Image de Une: Une peinture murale représentant Gilad Shalit, REUTERS/Mohammed Salem

77 commentaires
Vous avez raison. Où sont toutes les grandes déclarations de la gauche française, notamment, qui trouvait disproportionnée la réaction d'Israel dans la bande de Gaza lors de l'opération Plomb durci, il y a un an. Où sont donc ces grandes déclarations pour qualifier l'échange de Gilad Shalit contre 1000 prisonniers. Libération d'assassins qui vient s'ajouter aux précédentes comme celle des femmes après la vidéo de Gilad lisant le journal. La révolte est bien sélective. Et c'est trop souvent ou trop systématiquement contre Israel.
Envoyé par Dominique_019 - le Dimanche 27 Décembre 2009 à 16:44
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Envoyé par Hilda - le Dimanche 27 Décembre 2009 à 16:46
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Envoyé par Hilda - le Dimanche 27 Décembre 2009 à 16:55
Non, non, Hilda, ce n'est pas fastidieux - sinon par le style de ces monomaniaques ... - : c'est au contraire un dxocument indispensable. Merci de nous l'avoir envoyé.
Envoyé par Edmond_002 - le Dimanche 27 Décembre 2009 à 17:10
Le fait que l'un de ceux qui ont tué le père de famille était un terroriste récidviste libéré par Israël, va donner un sérieux coup de frein aux "négociations (disons revendications du hamas) sur la libération de 1000/ Shalit !
Que l'on se mette ou pas dans la peau des parents de G.Shalit, le choix de Netanyahu sera capital :
message fort et intransigeant au Hamas ;
ou acceptation des conditions, renoncement et capitulation, compris comme un message de faiblesse ...
Et comme ces demeurés sanguinaires et barbares ne comprennent que la manière forte ! Malheureusement !...
Nous avons eu un échange avec David dernièrement à ce sujet et j'évoquais, les parents des victimes et la souffrance des parents de Shalit.
Pourquoi Israêl doit-il être confronté à des situations aussi inhumaines ? C'est le seul pays au monde qui connaît ce genre de situation !
Envoyé par Charly_003 - le Dimanche 27 Décembre 2009 à 19:03
Les terroristes devraient etres condamnes a mort de la meme facon qu'ils condamnent ceux qui sont tuent
lorsqu'ils commettent un acte terroriste. De cette maniere, Israel n'aura pas echanger 1000 terroristes contre
un soldat. Le calcul est vraiment abherrant et disproportionne,meme si la vie pour nous les juifs la vie
d'un seul etre humainb quel qu'il soit est plus importante que n'importe quoi d'autre.
Envoyé par Betty_003 - le Dimanche 27 Décembre 2009 à 19:12
Ah, une précision : quand j'ai écrit, supra, ( post d'hier à 21 : 08 ) " libérer mille Samir Kuntar en échange de Guilad, n'est-ce pas prendre, par avance, la responsabilité des crimes terroristes que ces loups, remis en liberté, pourraient accomplir " , j'ignorais que l'un ( voire deux ) des trois assassins du rabbin venait d'être libéré. Ces bêtes sauvages m'ont, hélas, donné raison. Benyamin Netanyahu va-t-il remettre en liberté un millier de ces forcenés ?
Envoyé par Edmond_002 - le Dimanche 27 Décembre 2009 à 20:38
@ EDMOND je ne suis pas Israëlien mais je donne tout de même mon avis : la raison d'état commande de ne libérer évntuellement que dans une mesure raisonnable des gens non dangereux genre prisonnier de guerre.

or, par définition les polos en taule SONT dangereux.

donc...

Horrible pour la famille.

Seule solution : l'action militaire violente et directe.

La charte du Hamas est suffisamment éloquente, ces gens sont à éradiquer.
Envoyé par Micheldenamur - le Dimanche 27 Décembre 2009 à 21:54
Je ne suis pas Israélien non plus, Micheldenamur. Cependant, je vois les choses à peu près comme vous les voyez vous-même.
Envoyé par Edmond_002 - le Dimanche 27 Décembre 2009 à 23:04
Moi je suis Israelien,et je ne cesse de repeter qu'une seule chose a faire,n'est pas de faire une guerre encore a gaza,pour mettre la vie de nos soldats en danger,mais de pratiquer un blocus total tres serré,couper les aides aux palestiniens,les affamer jusqu'a la liberation de shalit,comme cela ils apprendront qu'ils n'ont rien a y gagner.
et surtout pas de prisonniers liberés,c'est a mon sens le meilleur moyen,et la maniere la plus intelligente.
Envoyé par Robert Haim - le Lundi 28 Décembre 2009 à 03:03
Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 43 minutes