A Istanbul, ces 21 et 22 janvier, l'hôte turc joue sa crédibilité de médiateur dans le dossier du nucléaire iranien entre le G5+1 (France, Grande-Bretagne, Allemagne, Russie, Chine, Etats-Unis) et l'Iran. Une situation légèrement schizophrénique pour la Turquie, accusée par l'Occident de s'allier à l'Iran alors que les deux pays se font, depuis quelques mois, une véritable guerre d'influence au Proche-Orient. Et que le Premier ministre turc est en train d'y voler la vedette au président iranien.
Les Turcs
mangent avec le Diable ?sans même une grande cuillère: voilà ce que pensent les
Occidentaux du rapprochement récent de la Turquie avec l'Iran. Les nouveaux
stratèges diplomatiques turcs sont accusés au mieux d'un flirt poussé avec
le régime d'Ahmadinejad, au pire de fomenter avec leur voisin perse la
formation d'un bloc islamiste. Les spécialistes des mondes turc et perse qui
connaissent l'Histoire savent qu'entre l'empire ottoman puis la république de
Turquie et le royaume de perse puis la république islamique d'Iran, entre le
géant sunnite et le géant chiite, les motifs de rivalité ont toujours été plus
nombreux que ceux d'alliance.
Certes, il y
eut l'empressement turc à féliciter le président iranien pour sa réélection
contestée en juin 2009; puis en mai 2010, la signature d'un accord tripartite
(Iran, Turquie, Brésil) sur un échange d'uranium enrichi; le mois suivant, au
Conseil de sécurité des Nations unies, Ankara refuse de voter de nouvelles
sanctions contre Téhéran, et en décembre, Ankara obtient que l'Iran ne soit pas
la cible désignée de l'extension du bouclier antimissiles américain sur son
sol. De quoi refroidir sacrément les ardeurs pro-turcs des Américains et
confirmer les réserves européennes.
La bataille pour Gaza...
Pourtant, hors
les cabinets diplomatiques de Washington ou de Bruxelles, sur le terrain, la
rivalité entre les deux pays donne sa pleine mesure. A Gaza, par exemple. D'un
côté, la méthode iranienne: des armes, du savoir-faire et de l'argent pour les
mouvements djihadistes palestiniens ainsi encouragés à poursuivre le combat
contre Israël; de l'autre, la méthode turque: activisme diplomatique,
financement de nombreux projets humanitaires, volonté de faire du Hamas un
interlocuteur politique. En mai 2010, la Turquie envoie une «flottille de la
paix» pour tenter de forcer le blocus de Gaza. L'arraisonnement du navire «Free
Palestine» par un commando israélien cause la mort de huit militants turcs et
d'un militant turco-américain.
Recep Tayyip
Erdogan, le Premier ministre turc, obtient qu'une commission des Nations unies
enquête sur ce drame. Le blocus est allégé. Le nouvel homme fort du monde
musulman a marqué un point. Ahmadinejad fulmine. Et Téhéran annonce illico
qu'il s'apprête à affréter à son tour de nouveaux bateaux pour Gaza, ornés
cette fois du croissant rouge iranien. Le casting se précise. Ce sont deux
tempéraments qui s'affrontent: «Ahmadinejad
est plutôt dans l'esbrouffe et la fanfaronnade tandis que qu'Erdogan apparaît
plus réservé avec des colères maîtrisées», décrit Karim Bitar, chercheur à
l'Ifri.
... et pour le Liban
Même schéma quelques mois plus tard,
au Liban. A la tournée triomphale d'Ahmadinejad dans un fief du Hezbollad
chiite au Sud du pays, le Premier ministre turc répond par une visite, au nord,
dans un bastion sunnite. Les Iraniens dépensent des centaines de millions de
dollars (on parle de 500 à 700 millions) pour soutenir, armer et entraîner le
Hezbollah tandis que les Turcs multiplient les projets (écoles, hôpital, etc),
une quarantaine depuis cinq ans. Téhéran entretient la résistance armée au
risque de la guerre civile tandis qu'Ankara privilégie la carte diplomatique,
au nom du réalisme politique et vient de tenter, sans succès pour l'instant,
une médiation en pleine crise politique libanaise.
«Le
jeu d'Ankara est très subtil, analysait Antoine Basbous, directeur de
l'Observatoire des pays arabes, dans Le Monde (8 juillet 2010): tout en soutenant le programme nucléaire civil de l'Iran, il cherche à
lui disputer la ?rue arabe' qui ne
sait plus à quel saint se vouer. Cette rue se trouve tiraillée entre deux
puissances régionales: Téhéran la chiite et Ankara la sunnite.»
Le jeu d'Ankara est subtil et
parfaitement en phase avec la population de la région. En ne dénonçant pas les
man'uvres nucléaires iraniennes, Ankara surfe sur la sensibilité de la rue
arabe laquelle, à la différence de ses dirigeants, pense à 57% qu'un Iran doté
de l'arme nucléaire constituerait une bonne chose pour le Proche-Orient et à 20%
que cela n'aurait pas d'importance . En critiquant haut et fort Israël et en se démarquant
de l'allié américain, le Premier ministre turc se fait l'écho de 88% des Arabes
qui jugent qu'Israël constitue la principale menace pour eux, juste avant les
Etats-Unis, seconde menace aux yeux de 77% des Arabes interrogés en août 2010
(sondage Zogby International).
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Or «les dirigeants des deux principales puissances sunnites, l'Arabie
saoudite et l'Egypte, sont accusés par la rue arabe de s'aligner sur les
positions américaines, précise Karim Bitar. Le Premier ministre turc et son
ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, dont la maîtrise de l'arabe
a impressionné les Libanais, «comble très
habilement un vide. Ils sont en train de prouver qu'ils ont, eux, une épine
dorsale et nonobstant les quatre siècles de domination ottomane, remportent les
faveurs de la rue arabe qui envie le développement économique et la nouvelle
stabilité politique de la Turquie sunnite».
L'hypothèse de la politique d'endiguement
Proche du gouvernement turc, le
journal Zaman va plus loin et émet, sous la plume de Sami Kiliç,
l'hypothèse que la «Turquie développerait
une politique d'endiguement de l'Iran chiite en se posant en chantre du
sunnisme». La rue turque, elle, est flattée par cette nouvelle influence.
Mais elle redoute ?sans encore le dire ni trop haut, ni trop fort' que cet
activisme ne l'entraîne dans le bourbier des conflits intracommunautaires
arabes qu'elle a jusqu'ici regardés de très très haut.
Or c'est le futur rôle de la Turquie
dans le nouveau Proche-Orient qui s'esquisse. Car la question, comme la pose
Antoine Basbous, pourrait bientôt être celle de savoir «lequel, d'Ankara ou de Téhéran, signera un ?Yalta' avec Washington sur
la région, au détriment des Arabes».
Ariane Bonzon
Les avertissements de Tony Blair sont-ils enfin le début d'une attitude résolue ? Ou bien s'agit-il de paroles de matamore .
Les iraniens doivent avoir dans leur immense étendue géographique des sites d'enrichissement secrets et non connus, on a beau avoie des satellites , on peut pas non plus tout voir surtout ds un pays aussi grand. Par ailleurs ils doivent avoir mise en place des " leurres". Utiliser la force consisterait a frapper à distance et bombarder ce qui serait insuffisant non seulement à faire tomber le régime car la population sera solidaire mais insuffisant à empecher l' Iran d'avoir ses bombes nucleaires. Le SEUL moyen est une invasion terrestre de l'Iran. Et cela est quasi inconçevable car ce serait un véritable massacre pr les forces occidentales..
Israel va perdre irremédiablement sa suprématie au moyen orient avec un Iran nucléaire et une montée en puissance de la turquie.
rappelez vous la main tendue de obama et son serment du caire de juin 2009 , et tony blair qui parle d 'utiliser la force contre l ' iran ( c 'est à mourir de rire , n ' est-ce pas ?)
et la chef des A. E. de l ' U. E .de déclarer :
"...à moins que nous acceptions DES conditions préalables liées à l ' enrichissement de l 'uranium et aux sanctions " , et de poursuivre :
"ces conditions ne sont pas une manière de procéder " a-t-elle précisé , tout en oubliant "... qu ' elle accepte des conditions préalables avant un dialogue..."et là elle fait un paralèlle ( aux conditions ) "... posées à israël par les palestiniens ".
et de conclure :
" nos propositions restent sur la table " !
en disant cela , à qui asthon s 'adresse-t-elle ?
à l ' iran ou à israël ? surtout lorsque tony blair parle d 'utiliser la force contre l ' iran !
où veut-elle en venir ?
en clair asthon se dit déçue et du nucléaire iranien et du processus de paix arabo-israëlo-palestinien , surtout avec ce conseil de sécurité à la botte de la ligue arabe !
le plus drôle , asthon qui était à gaza , n ' a rien fait pour dénoncer les tirs de quassam sur israël , et n ' a en rien parlé de l ' accueil outrageux et dangereux fait à MAM à gaza , sans que la sécurité gazaoui n 'intervienne...une intervention après coup très très molle ...et pas de protestation de la part du quai d 'orsay !
au dernier paragraphe bien lire ...n ' a rien parlé de l ' accueil OUTRAGEANT et dangereux...etc...
l'IRAN gagne du temps et les mène en bâteau!
Blair fait bien de mettre les points sur les i, et d'arrêter de tergiverser sur
la façon de traiter avec ce pays qui est capable de mettre le feu au monde
entier si on le laisse faire.
Combien de temps encore on va laisser cette mauvaise farce continuer?
Est-ce que la communauté internationale aura le courage de siffler la fin
de la récréation?