Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le dictateur assiégé de la Syrie doit s'adresser à la nation lundi pour la troisième fois seulement depuis le soulèvement du pays qui a commencé en mars, dans un test clé pour savoir si il va se plier aux demandes de l'opposition.

Mais le discours télévisé vient alors que de plus en plus de manifestants insistent pour qu'il n'accepte rien de moins que la chute pure et simple de son régime, un régime aux mains des Assad depuis plus de 40 ans. Le dictateur Bachar al-Assad, âgé de 45 ans, a hérité du pouvoir en 2000 après la mort de son père.

L'opposition estime que plus de 1 400 syriens ont été tués et 10 000 autres détenus par les forces d'Assad qui tentent d'écraser le mouvement de protestation qui a débuté à la mi-mars, inspiré par les révolutions en Tunisie et en Egypte.

Près de 11.000 personnes ont fui vers la Turquie voisine dans un spectacle embarrassant pour l'un des pays les plus étroitement contrôlé du Moyen-Orient.

Assad a fait une série d'ouvertures pour tenter d'atténuer l'indignation croissante, mais elles ont seulement réussi à galvaniser les manifestations. Assad a levé les lois d'urgences vieilles de plusieurs décennies, qui donnaient au régime une main libre pour arrêter des personnes sans inculpation, et a accordé la nationalité syrienne à des milliers de kurdes, une minorité depuis longtemps persécutée. Mais l'opposition a rejeté ces concessions comme étant seulement symboliques.

La pression internationale contre le régime syrien est elle aussi croissante. Le ministre britannique des affaires étrangères, William Hague, a déclaré lundi que le chef de la Syrie doit reformer ou s'en aller. Hague a également déclaré qu'il espère que la Turquie jouera un rôle influent.

« J'espère que nos collègues turcs apporteront toutes les pressions possibles pour apporter au régime d'Assad le message très clair qu'il est en perte de légitimité et qu'Assad devrait reformer ou s'en aller, » a déclaré Hague alors qu'il arrivait au Luxembourg pour une réunion des ministres des affaires étrangères de l'Union Européenne. Ils devraient discuter de l'expansion des sanctions contre la Syrie.

Le gouvernement syrien affirme que le malaise (…) est créé par des criminels, et non pas par des demandeurs d'une véritable reforme.

Lundi, le gouvernement a essayé d'appuyer cette affirmation en emmenant des journalistes et des diplomates étrangers dans une ville du nord où les autorités affirment que des groupes armés ont tué 120 membres des forces de sécurité il y a deux semaines.

Ce petit voyage à Jisr al-Shughour, dans la province agitée d'Idlib, pres de la frontière turque, a été organisé conjointement par le ministère syrien des affaires étrangères et l'armée. Il comprenait 70 diplomates occidentaux et arabes, y compris l'ambassadeur américain Robert Ford.

Le général major Riad Haddad, chef du département politique de l'armée syrienne, a déclaré aux journalistes présents lors du voyage que l'armée continuera à poursuivre les hommes armés « dans chaque village où ils se trouvent, même à proximité de la frontière turque. »

En plus des réfugiés en Turquie, plus de 5 000 personnes qui ont quitté leurs maisons campent sur la partie syrienne de la frontière et font face à une pénurie de ressources.