Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

L'importante résistance des Etats-Unis, de même qu'une certaine opposition européenne, pourraient forcer le président de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à modifier ses plans de présenter sa demande étatique à l'assemblée générale et au conseil de sécurité de l'ONU, selon des diplomates européens.

Ce vendredi, Abbas doit présenter un discours très attendu à l'assemblée générale, pendant lequel il est prévu qu'il dise si il compte se diriger vers le conseil de sécurité des Nations Unies pour y demander un statut de membre à part entière, comme il a annoncé qu'il le ferait. Il pourrait également se contenter d'une mise à niveau du statut de la "Palestine", ou choisir les deux initiatives.

Selon des responsables, Abbas présenterait une demande officielle, par l'intermédiaire du secrétaire générale de l'ONU Ban Ki-moon, au conseil de sécurité. Ban, toutefois, ne transmettra pas immédiatement la demande, donnant au Quartet (Etats-Unis, Russie, Union Européenne et ONU) le temps de formuler une déclaration, approuvée par les deux parties, qui formerait les paramètres pour relancer les négociations.

L'avantage de cette proposition, selon les responsables, est que cela permettrait à Abbas de sauver la face, tout en évitant de forcer le conseil de sécurité à voter, puisque formellement, il aurait fait ce qu'il a promis aux palestiniens : soumettre une demande au conseil de sécurité.

La question serait alors de savoir si il décide tout de même d'aller à l'assemblée générale pour demander une mise à niveau du statut palestinien.

Bien qu'il soit clair que les palestiniens gagneront un vote à l'assemblée générale par une grande marge, puisque seule une majorité simple y est requise, des responsables diplomatiques ont dit que certains pays européens le pressaient de ne pas aller à l'assemblée générale, parce que cela diviserait l'Union Européenne a un moment où elle tente de donner une image d'unité sur les principaux enjeux de politique étrangère.

Dans tous les cas, un vote à l'assemblée générale n'aurait probablement pas lieu avant plusieurs semaines, pour permettre la rédaction d'une résolution qui obtiendrait le soutien le plus large possible.

Dans l'intervalle, le Quartet continuerait de travailler sur une formule pour relancer les négociations, qui pourraient rendre un vote à l'assemblée générale inutile.

Les efforts du président français Nicolas Sarkozy pour obtenir que l'UE vote en bloc concernant la proposition palestinienne à l'ONU n'ont pas porté leurs fruits. Un certain nombre de pays comme l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, la République Tchèque et la Pologne pourraient voter avec les Etats-Unis, le Canada, Israël et plusieurs autres pays contre la proposition palestinienne à l'assemblée générale.

Sarkozy, dans son discours de mercredi à l'assemblée générale, a soutenu l'admission à l'ONU des palestiniens comme état non membre, mais s'est opposé à la pleine adhésion.

La France est l'un des six pays du conseil de sécurité (en plus des Etats-Unis) que les Etats-Unis et Israël tentent de persuader de voter contre l'octroi de la pleine adhésion à l'ONU, ce qui rendrait inutile l'utilisation par les Etats-Unis de leur droit de veto.