Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

L'autorité palestinienne a fait un pas de plus vers la pleine appartenance à l'agence culturelle des Nations Unies après que son comité directeur a décidé de laisser les 193 états membres voter sur la question plus tard ce mois, la dernière étape en date de la campagne palestinienne pour la reconnaissance d'un état.

En septembre, le président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas a demandé officiellement au conseil de sécurité de l'ONU la pleine adhésion à l'Organisation des Nations Unies, en ignorant la menace de veto des Etats Unis, ainsi que les menaces des membres du Congrès américain de restreindre l'aide américaine aux palestiniens.

Quarante représentants du comité directeur de 58 membres ont voté en faveur d'un projet de résolution, avec quatre voix contre et 14 abstentions, selon une source de l'ONU.

La demande sera maintenant soumise à un vote de la conférence générale de l'UNESCO, qui se déroulera du 25 octobre au 10 novembre, en présence des 193 membres de l'organisation basée à Paris.

"A l'heure actuelle la résolution en cours de discussion concerne la soumission d'une adhésion de la Palestine à la conférence générale de l'UNESCO, qui sera l'organe qui décidera si la Palestine est admise ou pas," a déclaré la source.

Pour augmenter la pression sur les Nations Unies, Abbas s'est penché sur les institutions parallèles qui peuvent reconnaître leur statut étatique tant recherché.

Mardi, il a gagné le statut de partenariat du conseil de l'Europe, le principal organe des droits de l'homme de l'Union Européenne.

Les palestiniens ont eu le statut d'observateur auprès de l'UNESCO depuis 1974. Afin d'obtenir la pleine adhésion, les "états" qui ne sont pas membres de l'Organisation des Nations Unies peuvent être admis à l'UNESCO avec une majorité des deux tiers de la conférence générale.

La demande palestinienne à l'UNESCO a suscité la colère aux Etats Unis, avec le président de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, Ileana Ros-Lehtinen, appelant à une coupure du financement américain à l'UNESCO si la demande palestinienne est approuvée.

"Sentant que ses efforts au sein du conseil de sécurité de l'ONU échoueront, la direction palestinienne fait du shopping autour du système des Nations Unies pour une reconnaissance," a déclaré Ros-Lehtinen.

"Cette tentative de truquer le processus doit être stoppée net dans son élan. Nos contributions sont nos plus grands leviers à l'ONU, et doivent être utilisées pour défendre nos intérêts et nos alliés, et arrêter ce dangereux schéma palestinien."

Le gouvernement américain a déclaré que les palestiniens peuvent obtenir un état indépendant sur les terres récupérées par Israël lors de la Guerre des Six Jours que par des négociations avec l'état juif, le principal allié de Washington au Proche Orient.

La France, qui a exhorté les Nations Unies d'accorder aux palestiniens le statut d'état observateur, comme le Vatican, tout en mettant en avance une feuille de route d'un an pour la paix avec Israël, a dit que l'UNESCO n'était pas le bon forum pour demander la reconnaissance.

"La priorité est de relancer les négociations," a déclaré le porte-parole du ministère français des affaires étrangères, Bernard Valero. "Nous considérons que l'UNESCO n'est pas l'endroit approprié et que la conférence générale n'est pas le bon moment."