Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

La secrétaire d'état américaine, Hillary Clinton, a déclaré mercredi que l'agence culturelle de l'ONU, l'UNESCO, devrait "repenser" au plan de voter sur l'adhésion palestinienne, soulignant qu'une telle mesure pourrait entraîner les Etats-Unis à couper leurs fonds pour l'organisation.

Clinton, parlant aux journalistes en République Dominicaine où elle est en visite officielle, a déclaré qu'elle trouvait "inexplicable" que l'UNESCO considère aller de l'avant sur un vote palestinien alors que la question était encore devant le conseil de sécurité des Nations Unies.

"Je prie instamment le conseil d'administration de l'UNESCO de réfléchir a nouveau avant de procéder a ce vote, car la décision sur le statut doit être faite au sein des Nations Unies, et non dans des groupes auxiliaires qui sont subsidiaires aux Nations Unies," a dit Clinton.

Le conseil d'administration de l'UNESCO a décidé mercredi de laisser les 193 pays membres voter sur l'admission palestinienne ce mois-ci, faisant avancer une quête palestinienne, somme toute inutile mais hautement symbolique, de reconnaissance d'un état.

Le président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas a demandé le mois dernier au conseil de sécurité la pleine adhésion à l'Organisation des Nations Unies, ignorant un avertissement américain disant qu'ils utiliseront leur droit de veto, ainsi que les menaces des membres du Congrès américain de restreindre l'aide américaine aux Palestiniens.

Le conseil d'administration de l'UNESCO a votée en faveur de mettre la question palestinienne au vote, avec quatre états contre (Etats-Unis, Allemagne, Roumanie et Lettonie), 14 s'abstenant, et 40 pour.

Clinton a déclaré que des gestes comme celui de l'UNESCO contourneront les questions clés qui ne peuvent être résolues que via des négociations directes entre Israël et les palestiniens.

"Malheureusement, il y a ceux qui, dans leur enthousiasme a reconnaître les aspirations du peuple palestinien, sautent l'étape la plus importante qui consiste à déterminer ce à quoi l'état va ressembler, quelles seront ses frontières, comment il fera face à la myriade de questions à laquelle les états doivent répondre," a-t-elle dit.

Clinton a noté que les Etats-Unis, qui payent 22 % des cotisations de l'UNESCO, pourraient être obligés par la loi de couper les fonds à l'agence si elle devait accepter les palestiniens en tant qu'état membre.

"Il est toujours dans notre espoir et dans nos vives recommandations que nous emmenions cela dans la tribune appropriée, qui est la table des négociations."