Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Israël a libéré 477 prisonniers cette semaine, et a prévu d'en libérer 550 autres dans le cadre de la deuxième étape de l'accord Shalit, mais le président palestinien, grand perdant de cet échange, veut maintenant faire monter les enchères, demandant de libérer un plus grand nombre de prisonniers, comme Olmert le lui aurait prétendument promis "secrètement".

Dans une interview avec le magazine Time, le président palestinien a dit qu'il s'attend à ce que le premier ministre Benyamin Netanyahou tienne la promesse de son prédécesseur, une démarche pour le moins ridicule qui ne devrait pas arranger l'image d'Abbas sur la scène internationale, pas plus qu'auprès de la population palestinienne.

Selon Abbas, la question est venue la première fois après qu'Olmert ait organisé la libération de prisonniers palestiniens a deux reprises, sans rien obtenir en retour d'Abbas, mais pour "promouvoir les pourparlers de paix", avec la réussite qu'on lui connaît. Olmert a dit qu'il tiendrait parole, mais que cela ne pourrait se produire que si Shalit était libéré.

"Il a dit 'maintenant je ne peux pas parce que nous avons un accord (à faire) pour Shalit, mais je vous promet que lorsque nous conclurons pour Shalit, et que tout va bien, je vous donnerai, pas le même nombre, pas la même qualité, mais plus'. Je pense qu'il l'a répété deux fois dans des réunions différentes," a déclaré Abbas au magazine Time.

"Mais Olmert m'a demandé de garder le secret, confidentiel entre nous, parce qu'il ne voulait pas affecter un accord pour Shalit. Je lui ai dit ok, ok, je vais le garder. Maintenant, l'opération est terminée, et nous allons leur demander de remplir leur promesses."

Abbas a déclaré qu'il avait discuté du soi-disant cadeau israélien avec l'administration Obama plus tôt cette semaine, ajoutant que "l'émissaire américain David Hall, et le consul général, Daniel Rubinstein sont venus il y a six ou sept mois (…) pour me dire que le président Obama était prêt à nous donner des mesures de confiances devant êtres remplies par Netanyahou."
 
"J'ai demandé quelles mesures de confiance ? Ils ont dit aider Gaza, alléger le siège autour de Gaza, supprimer certains barrages routiers, nous aider dans la zone C, et libérer des prisonniers," a déclaré Abbas.

Toutefois, le président palestinien a dit avoir refusé l'offre. "Quelle a été ma réponse ? Non ! Pourquoi ? Parce que je savais que les israéliens la mettraient sur la table et commenceraient à la négocier au lieu de négocier les questions sur le statut final."

"Mais après qu'ils soient revenus deux ou trois fois (…) en disant : s'il vous plait, c'est notre offre. Vous devez l'apprécier, vous devez l'accepter, parce que vous n'avez rien à faire. C'est gratuit. Cela ne vous coûtera rien. Après la troisième fois j'ai dis ok, allons-y. Bien entendu rien n'a commencé, rien ne s'est passé."

Interrogé pour savoir si il pense que Netanyahou serait d'accord de réaliser l'hypothétique promesse secrète d'Olmert, Abbas a dit : "bien entendu, je doute que Netanyahou le fasse, mais je vais lui envoyer un message dans les deux ou trois jours, pour lui demander si il accepte ou non."

"Je ne vais pas discuter avec lui ou négocier avec lui ou parler de détails. Si il ne me croit pas, il peut demander à Olmert. Il peut se référer aux écrits, tout est écrit. Bien entendu, il ne nous a pas donné l'offre écrite, mais ses collègues ont tout écrit," a-t-il dit.