Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Les négociateurs iraniens ont rejeté jeudi les propositions des six grandes puissances mondiales visant à freiner le programme nucléaire de Téhéran, et ont exigé des réponses à leurs contre-propositions visant à atténuer les préoccupations quant à la capacité de l'Iran de construire des armes atomiques.

Saeed Jalili, négociateur iranien sur le nucléaire, a exigé une révision du plan mis en avant par les puissances mondiales au début des pourparlers de Bagdad mercredi. Un diplomate iranien impliqué dans les discussions a déclaré que la proposition est loin d'être un compromis.

Jalili a fait part de ses préoccupations jeudi lors d'une réunion privée avec la chef de la politique étrangère de l'Union Européenne, Catherine Ashton, qui mène formellement les pourparlers.

Pendant ce temps, les medias iraniens ont déclaré que les puissances mondiales se sont alignées sur Israël sur la question nucléaire. "Le discours des six grandes puissances au cours des négociations est très semblable à celui du premier ministre d'Israël et de son ministre de la défense," a déclaré la chaîne de télévision Al-Alam.

Les agences de presse iraniennes Mehr et Fars ont exprimé le même sentiment et ont affirmé que les puissances ont échoué à donner une réponse claire aux contre-propositions iraniennes. Fars a accusé les six d'essayer de bloquer les pourparlers et de provoquer un effondrement de ceux-ci.

Au cœur de la question se trouvent deux propositions différentes. D'une part, on trouve un ensemble de mesures incitatives de la part du groupe 5+1 (les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la Grande Bretagne, l'Allemagne et la France) qui cherche à mettre fin à la partie la plus sensible de la production de combustible nucléaire dans la dictature islamique.

L'Iran pour sa part veut que les Etats-Unis et l'Europe allègent les sanctions économiques sur ses exportations de pétrole et échange de promesses de donner un accès plus large aux inspecteurs de l'ONU.

L'Ouest demande à l'Iran de mettre fin à ses activités d'enrichissement d'uranium à 20%, considéré comme une étape critique pour arriver à produire du combustible destiné a des armes nucléaires. En échange, ils offriraient des avantages, y compris des isotopes médicaux, une coopération sur la sécurité nucléaire et des pièces détachées pour les avions civils iraniens qui en ont besoin.

Mais les occidentaux ont tourné le dos aux appels iraniens à assouplir immédiatement les sanctions économiques imposées à Téhéran après le refus de l'Iran de répondre aux résolutions du conseil de sécurité de l'ONU exigeant la suspension de tout enrichissement.

Plus tôt jeudi, un responsable de la délégation iranienne a déclaré que les puissances font obstacles aux pourparlers.

"Ce que nous avons entendu à Istanbul était plus intéressant… Nous croyons que la raison pour laquelle les groupe P5+1 n'est pas en mesure de parvenir à un résultat, c'est l'Amérique," a dit un responsable iranien demandant de ne pas être nommé. "Le groupe 5+1 est arrivé à Bagdad sans un mandat clair, et nous pensons que l'atmosphère est difficile."