Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le chien de garde nucléaire de l'ONU et l'Iran ont commencé vendredi une nouvelle série de pourparlers dans une tentative de sceller un accord cadre pour reprendre les inspections longtemps gelées à la recherche d'armes nucléaires présumées dans la dictature islamique.

Ali Asghar Soltanieh, ambassadeur iranien à l'agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a souri mais refusé de parler aux journalistes alors qu'il entrait au siège de l'AIEA à Vienne pour sa rencontre avec les responsables de l'agence onusienne.

L'AIEA veut un accord qui permettrait a ses inspecteurs de visiter le complexe militaire de Parchin et d'autres sites soupçonnés d'être liés à ce qu'elle appelle une "possible dimension militaire" au programme nucléaire de l'Iran.

L'Iran a dit qu'il travaillera avec l'agence pour prouver que ces allégations sont "fausses et fabriquées."

Les deux parties ont dit que des progrès ont été réalisés dans les discussions antérieures cette année, mais que des différences subsistent.

Des diplomates et des analystes disent que l'Iran peut offrir à l'AIEA une coopération accrue comme monnaie d'échange dans ses négociations avec les puissances mondiales, qui ont repris en avril après un silence de 15 mois, et doivent se poursuivre dans la capitale russe les 18 et 19 juin.

Ces pourparlers visent à désamorcer les tensions autour du programme nucléaire iranien qui ont conduit a des sanctions de plus en plus difficiles de l'occident contre l'Iran, y compris un embargo pétrolier de l'Union Européenne à partir du 1er juillet, et suscité des craintes d'une guerre dans la région.

Si l'Iran n'accepte pas de donner à l'AIEA un accès immédiat à Parchin avant les pourparlers de Moscou, ce serait un signe que Téhéran "continue de croire qu'il est en relative position de force," a déclaré Bruno Tertrais, de la fondation pour la recherche stratégique.

Les Etats-Unis ont déclaré cette semaine qu'ils doutaient que l'Iran donnerait à l'agence de l'ONU ce type d'accès au site, aux documents et aux responsables, de dont l'agence a besoin.

"Je ne suis pas optimiste," a déclaré Robert Wood, l'ambassadeur des Etats-Unis par intérim auprès de l'AIEA en marge d'une réunion du conseil d'administration de l'agence onusienne. "J'espère qu'un accord sera atteint, mais je ne suis pas certain que l'Iran soit prêt."

Son scepticisme a été renforcé par les propos provocants de l'ambassadeur de Téhéran à l'AIEA, qui a accusé mercredi l'organe de l'ONU d'agir comme un service d'espionnage manipulé par l'Occident, et a déclaré que les activités militaires de l'Iran n'étaient pas son affaire.