Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Les Etats-Unis n'ont pas encore répondu officiellement à la décision spectaculaire du président égyptien Mohamed Morsi de renvoyer les plus importants généraux du pays, mais des représentants du gouvernement ont dit qu'ils étaient convaincus que le Pentagone et la nouvelle direction militaire égyptienne seront en mesure de coopérer.

Selon le Washington Post, les Etats-Unis pensent que le remplacement des généraux vieillissants n'est pas inquiétant.

L'éditorialiste David Ignatius cite des responsables américains disant que le geste de Morsi est en partie un changement de génération, et que les responsables militaires qui ont été remplacés étaient devenus de plus en plus impopulaires et isolés dans l'Egypte post-révolutionnaire.

Les responsables américains démentent les rumeurs que le nouveau ministre égyptien de la défense, le général Abdel Fattah al-Sissi est un islamiste ayant des liens secrets avec les Frères Musulmans. Au contraire, ils disent qu'il est bien connu de l'armée américaine après avoir passé une année de formation professionnelle aux Etats-Unis et était généralement considéré comme un directeur efficace du renseignement militaire.

"Ce qui est indiscutable, c'est que les Frères Musulmans, dont Morsi est membre de longue date, ont resserré leur emprise sur l'Egypte, contrôlant l'armée ainsi que la présidence et le parlement," écrit Ignatius.

"C'est soit un exemple de démocratie en action et un contrôle civil de l'armée, ou un putsch des Frères Musulmans, en fonction de votre point de vue. Il y a probablement des éléments des deux options."

Selon le chroniqueur du Washington Post, les autorités américaines ne semblent pas avoir la preuve que la purge a été planifiée par les dirigeants des Frères Musulmans. Au lieu de cela, Morsi a utilisé l'attaque terroriste de la semaine dernière dans le Sinaï, qui a tué 16 soldats égyptiens, comme une excuse pour installer une nouvelle direction dans l'armée.

Ignatius dit que les Etats-Unis ne sont pas concernés par le remplacement des anciens dirigeants militaires, mais qu'ils seraient inquiets si Morsi venait à faire des changements dans le système judiciaire égyptien, qui a été un "important centre de pouvoir indépendant" depuis la révolution de la place Tahrir qui a renversé Moubarak en février 2011.

Il dit que des préoccupations sont apparues dimanche lorsque Morsi a nommé le juge Mahmoud Mekki en tant que vice-président. La crainte est que Mekki, en tant qu'ancien juriste, vienne à rejeter les décisions prises par les tribunaux, a-t-il dit.