Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

La probable nomination du sénateur du Massachusetts John Kerry au poste de secrétaire d'état américain est déjà source de préoccupation en Israël.

Kerry, le président de la commission sénatoriale des relations étrangères, s'est rendu en Israël à plusieurs reprises, mais sa position sur la politique israélienne, en particulier celle du premier ministre Benyamin Netanyahou, est ambivalente.

Considéré comme un ami d'Israël, Kerry est aussi un critique ardent de la politique d'implantations d'Israël. En 2009, il a gêné le premier ministre Netanyahou quand il s'est prononcé contre la construction juive en Judée et Samarie lors de la visite de ce dernier à Washington.

Les responsables ont vu ce geste comme une embuscade préméditée destinée à embarrasser Netanyahou lors de sa première visite aux Etats-Unis après l'élection d'Obama. Kerry a également dirigé les efforts visant à resserrer les liens entre Washington et la Syrie de Bachar al-Assad, et a été accusé d'avoir engagé un dialogue avec le groupe terroriste islamiste Hamas.

"Il est peut-être un ami d'Israël, mais n'est pas considéré comme le porte-étendard pour Israël au Sénat," a déclaré un responsable de l'état. "D'autres sénateurs sont plus importants à cet égard. Ses positions sur la question palestinienne sont très claires et il est très critique de la construction en Judée et Samarie."

Néanmoins, Kerry est considéré comme plus tolérant envers Israël que l'initiale favorite pour remplacer Hillary Clinton, l'ambassadeur à l'ONU Susan Rice, qui a récemment retiré sa candidature.

La patience de Rice envers Israël a fait long feu au cours des dernières années. "Kerry n'est pas dans la même situation. Il ne fait pas non plus partie du cercle intime d'Obama, ce qui est un avantage," a déclaré le responsable israélien.

"Historiquement, le Département d'Etat est moins favorable à Israël, et il reste à voir quelle sera l'influence de Kerry."

La plus importante question troublant les responsables israéliens est de savoir si Kerry cherchera à faire une marque sur la question palestinienne en tant que secrétaire d'état.

"Si il veut laisser une marque et influencer le processus de paix, il augmentera la pression sur Israël," estime un responsable du ministère des affaires étrangères. "Son statut lui permet la liberté d'action. Il est assez vieux, assez riche et assez respecté. C'est maintenant une question d'histoire."