Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Les négociations de paix entre Israël et l'autorité palestinienne devraient reprendre en juin, a déclaré jeudi un haut responsable israélien au milieu d'intenses efforts du secrétaire d'état américain John Kerry pour relancer les pourparlers.

"Israël a présenté aux Etats-Unis une liste de mesures qu'il est prêt à prendre, y compris un gel ou un ralentissement du rythme des constructions à l'extérieur des grandes villes juives de Judée Samarie," a déclaré le responsable, qui est familier avec les pourparlers entre Jérusalem et Washington. "Maintenant, nous attendons une réponse de la partie palestinienne. Ils doivent exprimer leur opinion et leur volonté, mais l'orientation générale est la reprise des négociations dans un avenir proche."

L'autorité palestinienne a récemment annoncé sa volonté de reprendre les négociations économiques avec Israël, après avoir refusé pendant des années, depuis que le premier ministre Benyamin Netanyahou a commencé son second mandat, de procéder à de tels pourparlers, de peur qu'une "paix économique" soit une alternative à une "paix diplomatique" qui conduirait à la création d'un état palestinien indépendant.

Mercredi, la ministre de la justice, Tzipi Livni, et le procureur Yitzhak Molcho, ont rencontré Kerry à Rome. Kerry et Livni, qui est en charge des négociations avec l'AP, ont déclaré qu'ils étaient optimistes quant à la possibilité que les négociations reprennent bientôt. Molcho est l'adjoint du premier ministre Netanyahou.

Kerry est prévu de visiter la région dans deux semaines pour une série de réunions avec des responsables israéliens et palestiniens, et en attendant, Washington fait pression sur les palestiniens pour qu'ils reviennent à la table des négociations. La pression américaine a conduit la Ligue Arabe à adoucir sont initiative de paix de 2002.

S'exprimant au nom d'une délégation de la Ligue Arabe la semaine dernière à Washington, le premier ministre du Qatar, Hamad Bin Jassem Al Thani, a appelé à un accord entre Israël et un futur état palestinien sur la base des frontières de l'état juif avec la guerre des Six Jours en 1967. Mais contrairement aux offres précédentes, il a cité la possibilité d'échanges de terres "mineurs et comparables" entre israéliens et palestiniens.

L'annonce de la Ligue Arabe est censée rendre plus facile pour l'autorité palestinienne de se rétracter de sa demande d'un arrêt complet de la construction juive en Judée et Samarie.

Les associés de Netanyahou ont rejeté les récents rapports parus dans la presse arabe en ce qui concerne un accord pour qu'Israël assouplisse les restrictions sécuritaires dans les territoires contestés, mais un responsable a déclaré qu'Israël serait prêt à prendre des mesures qui faciliteraient la vie quotidienne dans le Fatahland.

Selon ce responsable, Israël serait apparemment prêt à assouplir les restrictions de circulation pour les résidents arabes de Judée et Samarie et de libérer un certain nombre de prisonniers palestiniens. Cela n'a pas été confirmé.

D'autres responsables ont déclaré qu'Israël n'accepterait pas les conditions préalables de l'autorité palestinienne, mais il semble que Netanyahou soit intéressé par la reprise des négociations le plus rapidement possible et qu'il soit prêt à prendre des mesures, à la demande de Washington, pour persuader les palestiniens de revenir à la table de négociation.

"Les choses deviendront plus claires dans les prochaines semaines," a déclaré un responsable. "En Israël, il y a un véritable intérêt à parvenir à des accords qui faciliteraient les négociations de paix. Nous ne verrons pas d'accords écrits avec les américains, mais nous verrons les résultats sur le terrain."