Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Comme chaque responsable américain depuis des décennies, le secrétaire d'état américain John Kerry a publié lundi un avertissement sévère pour reprendre les pourparlers de paix avec l'autorité palestinienne, disant que si les efforts échouent maintenant, ils pourraient ne jamais avoir une nouvelle chance.

"Nous sommes à court de temps. Nous allons manquer de possibilités… Si nous n'y parvenons pas maintenant, nous pouvons ne pas obtenir une autre chance," a déclaré Kerry lors d'un forum organisé par la communauté juive américaine.

L'avertissement de Kerry vient au milieu de rapports disant qu'il envisage de retourner au Proche Orient dans quelques jours, pour son cinquième voyage en Israël depuis qu'il a annoncé son intention de relancer les négociations, début février.

"Nous ne pouvons pas laisser les déceptions du passé détenir prisonnier l'avenir. Nous ne pouvons pas laisser l'absence de paix devenir une prophétie auto-réalisatrice," a déclaré le responsable américain.

"L'absence de paix devient un conflit perpétuel," a-t-il souligné, exhortant le forum juif à réfléchir sur ce qui se passera si son offre de paix ne fonctionne pas.

"Nous allons nous retrouver dans une spirale négative de réponses et contre-réponses, qui peuvent littéralement fermer la porte à une solution à deux états, ayant déjà accepté je pense qu'il n'y en a pas à un seul état," a déclaré Kerry, repris par l'AFP.

"Et la campagne insidieuse visant à délégitimer Israël ne pourra que prendre de l'ampleur," a-t-il dit, laissant entendre que tout refus par Israël de revenir aux négociations pourrait conduire à la perte d'amis internationaux alors que l'AP poursuit ses démarches unilatérales pour obtenir un état auprès des organismes internationaux tels que les Nations Unies.

La seule solution est d'avancer vers une solution à deux états, a dit Kerry, soulignant que les Etats-Unis "soutiendront toujours Israël", mais que ce serait encore mieux "si nous avions un peu plus de monde."

"Je vous assure qu'un état palestinien avec des frontières stables et une économie florissante ne fera que renforcer la sécurité et l'avenir d'Israël," a-t-il dit.

"La résolution de ce conflit pour les deux parties peut avoir des avantages considérables qui seront dans l'intérêt de tous. Et l'inverse est également vrai. Pas de solution entraînera de graves conséquences pour les deux."

Bien qu'il ait reconnu qu'il y avait un profond scepticisme, voire du cynisme, il a dit que tout le monde devait saisir l'occasion maintenant.

"Ce qui rend cela différend des autres fois ? La différence est que ce qui se passe dans les prochains jours dictera effectivement ce qui se passera dans les décennies à venir," a averti Kerry.

Les pourparlers de paix entre Israël et l'autorité palestinienne, qui ne contrôle que la moitié des "territoires palestiniens", ont été rompus en 2010, mais pas à cause d'Israël. Les négociations ont été rompues parce que le président de l'AP, Mahmoud Abbas, a refusé de négocier avec Israël, même quand l'état juif avait imposé un gel de 10 mois de la construction en Judée Samarie et Jérusalem Est. Au lieu de cela, Abbas a continué à imposer des conditions préalables aux pourparlers de paix avec Israël.

Au cours des dernières semaines, Kerry a poussé les parties à reprendre les pourparlers de paix, et des rapports récents ont indiqué qu'il a demandé à Israël de geler la construction à l'est de la ligne d'armistice de 1949 afin que les pourparlers puissent reprendre, aux conditions de l'autorité palestinienne.

Il n'est pas clair si le premier ministre Benyamin Netanyahou a répondu favorablement à la nouvelle demande de gel de la construction faite par Kerry.

Dans le cadre de ses efforts pour attirer les parties à la table des négociations, Kerry a dévoilé un plan de "relance de l'économie de l'autorité palestinienne" (bien qu'il n'ait jamais existé d'économie dans l'autorité palestinienne) en attirant 4 milliards de dollars en investissements privés.

Kerry, un beau rêveur démocrate, a déclaré que son plan pourrait transformer la vie des arabes de l'AP, ajoutant qu'il était également impératif de créer des emplois et de répondre aux aspirations "des jeunes pour un meilleur avenir économique".

Israël n'a pas officiellement réagi à ce plan, mais ce dernier a reçu un accueil froid de la part de l'autorité palestinienne, qui a déclaré qu'il "n'offrira pas des concessions politiques en échange d'avantages économiques."

Une fois de plus ont voit qu'Abbas n'a aucune intention de faire la paix avec Israël, refusant l'idée même de discussions de paix, refusant également l'idée d'une économie qui obligerait les dits "palestiniens" à travailler plutôt que de vivre grassement de l'aide internationale assurée par leur statut de "victimes". Et une fois de plus, autant chez Kerry qu'Abbas, il n'y a même pas l'évocation du problème de la bande de Gaza, toujours aux mains du groupe terroriste islamiste Hamas.