Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le secrétaire d'état américain John Kerry a rencontré le premier ministre Benyamin Netanyahou à Jérusalem jeudi pour tenter de discuter d'une relance du processus diplomatique entre Israël et l'autorité palestinienne.

Kerry est arrivé au Proche Orient pour une série d'entretiens et doit rencontrer le président de l'AP, Mahmoud Abbas, durant le week-end.

Une source politique a déclaré jeudi que selon des informations des services de renseignement, Abbas n'a pas vraiment l'intention de "promouvoir les pourparlers". Il est prêt à s'asseoir avec Netanyahou, mais n'aurait pas l'intention d'aller de l'avant dans les négociations.

"Il veut parler, puis réintroduire les conditions palestiniennes," a ajouté la source. "Ils veulent poursuivre leur voie unilatérale à l'ONU, sans aucune intention de prendre des décisions difficiles ou concrètes."

Netanyahou a réitéré sa position concernant le danger que pose un état binational, une déclaration qui a conduit l'échelon politique à se demander si le premier ministre est sur le point d'attiser une crise politique au sein de son parti, alors qu'il se dirige vers une position plus centriste.

Un ministre a déclaré que Netanyahou faisait actuellement des gestes tactiques. "Il comprend qu'il a la possibilité de se positionner au centre. Ce ne serait pas nuisible, et avec ce qui se passe au Likoud, c'est également une bonne opportunité pour montrer aux américains qu'il est sérieux au sujet de ses intentions politiques. Ce n'est pas connecté au Likoud, il s'agit de Netanyahou, il est à la recherche d'un ordre du jour et il n'a pas de problème à se tourner vers le centre."

Cependant, au sein du Likoud, il y a ceux qui disent qu'a ce stade, il n'y a aucune raison de provoquer des conflits internes au parti, car "il n'y a pas de réelles décisions sur l'ordre du jour. Tout ce qu'il y a pour le moment c'est des discussions. Netanyahou n'a rien à perdre en allant à l'encontre de la droite de sa parti, car il n'y a pas de réelles décisions sur l'ordre du jour."

Jeudi matin, Kerry a rencontré le roi Abdallah de Jordanie pour des entretiens axés à la fois sur le processus de paix et sur la guerre civile syrienne, qui a poussé plus de 500 000 réfugiés en Jordanie.

Kerry a révélé quelques détails de sa stratégie visant à rapprocher les parties. Mais il a dit qu'il voulait montrer des progrès avant septembre, lorsque l'assemblée générale de l'ONU, qui a déjà accordé une reconnaissance de facto d'un état palestinien, reprendra ses débats sur le Proche Orient.

Netanyahou s'inquiète du fait que l'autorité palestinienne, en l'absence de pourparlers de paix, puisse utiliser la session de l'ONU comme un tremplin pour d'autres gestes unilatéraux qui contourneraient Israël.

Kerry semble vouloir éviter de provoquer des attentes sur un processus qui a plusieurs fois échoué par le passé. Les discussions se concentrent actuellement sur trouver un terrain d'entente pour relancer les négociations.

Les questions plus générales, cependant, sont essentiellement toujours les mêmes : les frontières d'un futur état, le sort des terroristes palestiniens emprisonnés en Israël, les "réfugiés", la sécurité d'Israël et le statut de Jérusalem.