Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le Fatah, le parti du président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas et la faction dominante au sein de l'autorité palestinienne a effectivement torpillé le plan du secrétaire d'état américain John Kerry pour la reprise des négociations entre Israël et l'AP, a rapporté l'AFP.

Selon le rapport, les responsables du Fatah ont exigé que des modifications soient apportées au plan de paix de Kerry, à la suite d'une réunion à Ramallah. Le geste signifie qu'il est maintenant probable que l'AP rejette le plan de Kerry.

"Le Fatah veut apporter des modifications au plan de Kerry… parce que les idées proposées ne sont pas encourageantes pour un retour aux négociations," a déclaré un haut responsable du Fatah.

"Le comité central exige, pour un retour aux négociations, que Kerry annonce qu'elles seront fondées sur les lignes de 1967," a déclaré Amin Maqbul, secrétaire général du conseil révolutionnaire du Fatah.

Le vote est intervenu après deux séries de pourparlers intensifs entre Kerry et Abbas, mardi et mercredi, dans lesquelles ils ont débattu du plan. Abbas est également le leader du Fatah.

C'était la sixième visite du chef de la diplomatie américaine dans la région en autant de mois pour tenter de négocier une formule de compromis pour permettre une reprise des pourparlers de paix directs après un hiatus de trois ans.

Israël avait rejeté les conditions de l'autorité palestinienne pour un gel de toutes les constructions en Judée Samarie déclaré publiquement, et Abbas et son équipe de négociation, qui ne négocie pas, a renvoyé ces termes à la direction politique palestinienne.

Mardi, le ministre israélien des communications, Gilad Erdan, a accusé l'autorité palestinienne d'exclure toute négociation de paix en fixant des conditions préalables déraisonnables. Son principal problème est que, en exigeant un accord sur les frontières définitives avant même que les pourparlers reprennent, l'autorité palestinienne essaye d'entamer les négociations "à partir de la ligne d'arrivée."

Le rejet par le leadership du plan par le propre mouvement d'Abbas, le Fatah, signifie que son renvoi prévu à la direction de l'OLP, qui comprend également des factions dissidentes, était peu susceptible d'aller de l'avant.

Dans une déclaration parue plus tôt aujourd'hui, le bureau du premier ministre Benyamin Netanyahou a nié qu'Israël avait accepté les lignes d'armistice de 1949 comme base pour la reprise des négociations avec l'AP. Des responsables israéliens ont été cités dans des rapports de presse parus plus tôt confirmant la déclaration faite par un haut responsable de l'AP.

"Le rapport est faux," a déclaré Mark Regev, porte-parole de Netanyahou, qui a appelé l'organe de presse (Reuters) initialement responsable comme faisant de la désinformation, qui s'est répandue comme une traînée de poudre.

Les implications de cette acceptation entraîneraient un accord israélien implicite de donner la grande majorité des terres libérées lors de la guerre des Six Jours de 1967, sauf les zones nécessaires à des fins sécuritaires. Dans le passé, l'autorité palestinienne a exigé qu'Israël renonce également à l'idée des blocs d'implantations, et a demandé que des villes comme Ariel ou Maalé Adumim soient évacués et donnés dans le cadre de tout accord définitif.

Le département d'état américain a reconnu que les efforts de Kerry avaient finalement subis un revers en dépit de leur approbation par d'importants diplomates arabes.

"Il n'y a aucun plan pour une annonce sur la reprise des négociations," a déclaré la porte-parole du département d'état, Jen Psaki.

Kerry apparaissait avoir fait quelques progrès après que la radio de l'armée a déclaré qu'Israël se préparait à lever certaines restrictions sur les mouvements des arabes en Judée et Samarie.

"Il semble que dans les prochains jours, l'avenir des négociations entre Israël et les palestiniens sera déterminé," avait dit le journaliste de la radio de Tsahal pour la Judée et la Samarie.

"A la lumière des évaluations sécuritaires, deux routes dans les territoires devraient prochainement être ouvertes à la circulation des palestiniens, une au nord de Ramallah, et l'autre près de Beit Hagai," a-t-il ajouté, se referant à une communauté juive proche de Hevron.

Kerry a eu l'espoir de progrès, mercredi, déclarant aux journalistes après des entretiens avec Mahmoud Abbas à Amman que les écarts entre Israël et l'autorité palestinienne avaient rétrécis de "manière très significative". Les réunions du secrétaire avec des représentants de la Ligue Arabe cette semaine, a-t-il dit, ont également servi à "fournir le terrain à un environnement propice à entamer des négociations."