Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le négociateur en chef palestinien, Saeb Erekat, a déclaré dimanche que les plans d'Israël pour de nouveaux logements en Judée et Samarie étaient destinés à saboter les pourparlers de paix qui doivent reprendre mercredi.

Israël a donné cette semaine son approbation préliminaire pour 800 nouveaux logements en Judée et Samarie, et a mis sur le marché 1 200 parcelles de terrain constructibles.

S'adressant à Reuters depuis son bureau dans la ville de Jéricho, Erekat a exprimé son optimisme sur la poursuite des négociations avec Israël, mais a averti que la patience palestinienne avec les implantations était limitée.

"Ceux qui font ces choses sont déterminés à saper les négociations de paix, sont déterminés à forcer les gens comme nous à quitter la table des négociations," a-t-il déclaré dans une interview réalisée avant la dernière annonce israélienne sur les plans de construction.

"Si le gouvernement israélien pense que chaque semaine il va franchir une ligne rouge par ses activités de construction, si il continue avec ce comportement, ce qu'il publie c'est la non durabilité des négociations," a-t-il ajouté.

La déclaration d'Erekat a été appuyée par son négociateur adjoint, Mohammad Chtayyeh, qui a déclaré que les nouvelles constructions montrent qu'Israël "n'est pas sérieux" sur les pourparlers de paix, et a accusé Israël de saper l'accord de paix sur la base des frontières de 1967.

Environ un demi million de juifs israéliens vivent à Jérusalem Est et en Judée Samarie, des territoires conquis par Israël en 1967 lors de la guerre des Six Jours que les palestiniens voudraient prendre pour un futur état.

Erekat a déclaré que malgré les nouveaux plans de construction, la partie palestinienne était prête à négocier avec leurs homologues israéliens pour toute la période convenue avec Washington. Israël est également prêt à négocier avec les palestiniens, même si l'AP ne représente que la moitié de ces palestiniens, l'autre moitié vivant à Gaza sous le régime islamiste du groupe terroriste Hamas.

"Nous sommes prêts à donner à ces efforts de six à neuf mois toutes les chances qu'ils méritent…" a-t-il dit.

Erekat a salué la décision d'Israël de libérer 104 terroristes en quatre phases, les 26 premiers devant être libéré mardi. En effet, ce dont semble vraiment avoir besoin l'AP, c'est de 104 terroristes de plus.

Mais ce geste d'Israël ne satisfait que l'une des trois conditions préalables qu'avaient posé les palestiniens pour reprendre les pourparlers.

Un gel complet de la construction et une reconnaissance des lignes d'avant 1967 comme base des futures frontières, les deux autres conditions d'Abbas, semblent ne plus êtres présentes dans les déclarations publiques de l'AP.

Israël a publiquement exclu tout accord préliminaire sur les frontières et les implantations, expliquant que ces conditions préalables sont des questions qui doivent être approuvées à la fin, et non pas au début, des négociations.