Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Israël a tenu une série de réunions avec des personnalités d'un certain nombre de pays du Golfe et d'autres pays arabes au cours des dernières semaines pour tenter de rassembler une alliance capable de bloquer la route de l'Iran vers l'arme nucléaire, a rapporté mercredi soir la deuxième chaîne de télévision israélienne.

Selon le rapport, le premier ministre Benyamin Netanyahou a supervisé une série de "réunions intensives" avec les représentants de ces autres pays. Un "haut fonctionnaire" est même venu en visite secrète en Israël, selon le rapport.

Ce rapport vient un jour après que Netanyahou, dans un passage largement ignoré de son discours à l'ONU, a déclaré que les préoccupations communes sur le programme nucléaire de l'Iran "ont conduit beaucoup de nos voisins arabes à reconnaître qu'Israël n'est pas leur ennemi" et a créé une opportunité pour "construire de nouvelles relations".

Les pays arabes et du Golfe impliqués dans les nouvelles négociations n'ont pas de relations diplomatiques avec Israël, note le rapport. Ce qu'ils partagent avec Israël, dit-il, est l'inquiétude que la nouvelle approche diplomatique du président Hassan Rouhani ne trompe Obama et aboutisse à un accord diplomatique américano-iranien que prévoirait "moins que le démantèlement du programme nucléaire iranien."

"Il y a un profond sentiment d'inquiétude au sujet de ce qui se passe en Iran," a déclaré Ron Prosor, l'ambassadeur d'Israël à l'ONU à la deuxième chaîne. Alors qu'il a évité de commenter tout contact direct entre Israël et les états du Golfe, il a dit qu'il y avait des messages "de toute la région" transmis aux plus hauts rang du gouvernement américain.

Tzachi Hanegbi (Likoud), qui est proche de Netanyahou, a indiqué après le discours de Netanyahou à l'ONU mardi qu'Israël n'était plus certain que l'administration Obama aurait recours à la force contre l'Iran, même en dernier recours, pour l'empêcher d'atteindre l'arme nucléaire.

Dans le passé, Israël a maintenu un bureau d'intérêt à Doha, au Qatar, mais il a été fermé en 2009. Il est largement admis que Jérusalem maintient toujours une sorte d'engagement avec les différents états de la région du Golfe Persique, avec lesquels il a beaucoup d'intérêts communs. Le gouvernement fait extrêmement attention à ne pas reconnaître publiquement ces liens, afin de ne pas les compromettre.

Mardi, Netanyahou a précisé "qu'Israël ne permettra pas à l'Iran d'obtenir des armes nucléaires" et pourrait entreprendre seul une action militaire pour l'empêcher de le faire. "Si Israël est obligé de se tenir seul, il se tiendra seul. Pourtant, en se tenant seul, Israël saura que nous défendons beaucoup beaucoup d'autres," a-t-il déclaré.

Il a immédiatement ajouté : "les dangers d'un Iran nucléaire et l'émergence d'autres menaces dans notre région ont conduit beaucoup de nos voisins arabes à reconnaître, enfin reconnaître, qu'Israël n'est pas leur ennemi. Et cela nous donne la possibilité de surmonter les animosités historiques et de construire de nouvelles relations, de nouvelles amitiés, de nouveaux espoirs."

Il a poursuivi : "Israël se félicite de l'engagement avec le monde arabe. Nous espérons que nos intérêts et défis communs nous aideront à bâtir un avenir plus pacifique."

Un certain nombre de pays sunnites, comme l'Arabie Saoudite, le Koweït et les Emirats Arabes Unis sont officiellement opposés au programme nucléaire de l'Iran, le mettant dans le même camp qu'Israël.

Une version éditée du budget de l'état d'Israël pour 2013 a révélé qu'Israël a ouvert un bureau diplomatique quelque part dans le Golfe Persique entre 2010 et 2012. Des sources du ministère des affaires étrangères ont demandé au ministère des finances de supprimer cette clause sensible du budget.