Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le secrétaire d'état américain John Kerry a déclaré lundi que ce serait "le comble de l'irresponsabilité" pour Washington de ne pas tester les ouvertures diplomatiques de l'Iran à l'égard de son programme nucléaire.

Kerry est peut-être né hier, et il serait donc bon de lui rappeler que ça fait plus de 10 ans que l'Iran se moque royalement du monde avec ses soi-disant "ouverture diplomatiques" sur son programme nucléaire.

Dans ce qui peut facilement être interprété comme une référence aux avertissements du premier ministre Benyamin Netanyahou au monde de ne pas tomber dans le piège de "l'offensive de charme" du "président" Hassan Rouhani, Kerry a déclaré que les Etats-Unis ne "succomberont pas aux tactiques de peur" de ceux qui s'opposent à la diplomatie.

Pour Kerry donc, Netanyahou tente seulement de "faire peur" au sujet de l'Iran, qui comme tout le monde le sait est l'exemple même d'un état démocratique modéré, et Israël s'oppose à la diplomatie, privilégiant donc la guerre. Il est difficile d'imaginer des déclarations plus insultantes dans la bouche d'une responsable américain envers Israël.

S'exprimant lors d'un gala à Washington en faveur du désarmement nucléaire, Kerry, représentant le seul pays au monde a avoir bombardé des populations civiles avec de telles armes et ayant les moyens de détruire plusieurs fois la terre entière, a déclaré que les Etats-Unis ont "une occasion d'essayer de tester si oui ou non l'Iran veut vraiment poursuivre un programme pacifique, et se soumettre aux normes de la communauté internationale."

Au cours des derniers mois, Netanyahou a été décrit comme menant une campagne solitaire pour augmenter la pression économique sur l'Iran précisément à un moment où la communauté internationale est disposé à s'abstenir de nouvelles sanctions comme geste de bonne volonté pour aider à améliorer les chances d'un règlement négocié.

Dimanche, Netanyahou a défendu cette qualification, même si, comme il l'explique, il ne croit pas que ce soit le reflet de la réalité.

"Cela (arrêter le programme nucléaire de l'Iran) est vital pour la sécurité d'Israël, et, de mon point de vue, pour la paix mondiale. Nous sommes donc certainement prêts à nous tenir seuls face à l'opinion mondiale ou au changement de mode," a déclaré Netanyahou.

"Mais en fait, nous ne sommes pas seuls, parce que la plupart, sinon la totalité des dirigeants avec qui j'ai parlé sont d'accord avec nous."

"Il y a ceux qui le disent ouvertement, il y a ceux qui le chuchotent et il y a ceux qui le disent en privé. Mais tout le monde sait que l'Iran ne peut être autorisé à maintenir la capacité d'être à la portée d'armes nucléaires," a-t-il dit.

Le premier ministre a informé son cabinet de la conversation qu'il a eu avec Kerry à Rome la semaine dernière, et a expliqué que l'arrêt du programme d'armement nucléaire de l'Iran était le sujet principal de leur réunion de sept heures.

Netanyahou a également discuté de l'Iran lundi soir, par téléphone, avec le président américain Barack Obama.