Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le professeur Avi Diskin, un expert en sciences politiques à l'Université Hébraïque de Jérusalem, a déclaré qu'Israël est parmi les seuls pays au monde qui libère des terroristes, si pas le seul.

"Nous sommes vraiment unique," a-t-il déclaré. "Les Etats-Unis n'ont jamais fait quelque chose comme ça. C'est vrai que c'est vraiment très très important pour nous d'être en phase avec les américains. Il est vrai que nous sommes extrêmement dépendants d'eux, et que, pour les apaiser, nous libérons des terroristes, mais c'est un processus qu'ils n'entreprendraient jamais dans leur propre pays."

Diskin a mentionné l'accord avec le FPFL d'Ahmed Jibril au milieu des années 1980, où plus d'un millier de terroristes ont été libérés en échange de trois soldats enlevés, comme le moment où la plupart des gens pensent qu'Israël a commencé à libérer des terroristes, mais a dit que ce n'est pas nécessairement vrai. Il a noté que le "premier terroriste qui a été capturé" était Mahmoud Hijazi, du Fatah, infiltré en Israël depuis la Jordanie en janvier 1965, quelques mois après la fondation de l'OLP. Hijazi a été libéré en 1971 en échange d'un israélien, Shmouel Rosenwasser, qui avait été enlevé à Métula et détenu au Liban.

"C'est une assez longue histoire, pas quelque chose de nouveau," a déclaré Diskin.

Le dilemme des libérations de terroristes est au sujet "des différents ensembles de normes qui entrent en collision les uns avec les autres," a estimé l'expert, notant que la libération de terroristes condamnés annule les verdicts prononcés par les tribunaux, et est également en contradiction avec les normes recommandées par la commission Shamgar.

"J'imagine que la raison à cela est que le gouvernement et le premier ministre pensent au long terme, ce qui justifie la rupture des normes," a déclaré Diskin.

Le comité Shamgar, dirigé par l'ancien président de la cour suprême Meir Shamgar, a été formé en 2008, après que Guilad Shalit ait été enlevé, pour examiner la politique d'Israël dans les négociations avec les terroristes. Il a recommandé que les négociations avec les groupes terroristes soient effectuées par le ministère de la défense sous le voile du secret, et une partie de son rapport est restée secrète.