Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le premier ministre Benyamin Netanyahou a déclaré sans ambages mercredi matin au secrétaire d'état américain John Kerry qu'il était "préoccupé" par les négociations avec les palestiniens.

"Je suis inquiet au sujet de leur progrès, parce que je vois les palestiniens poursuivre leurs incitations, continuer à créer des crises artificielles, continuer a éviter les décisions historiques qui sont nécessaires pour faire une paix véritable," a-t-il dit. "J'espère que votre visite pourra les orienter vers un lieu où nous pourrons atteindre la paix historique que nous recherchons et que nos peuples méritent." Netanyahou a dit qu'Israël, l'autorité palestinienne et les Etats-Unis ont convenu de certaines modalités il y a trois mois, qui ont conduit à une reprise des négociations.

"Nous nous tenons à ces termes," a-t-il dit. "Nous respectons scrupuleusement les termes des accords et des ententes par lesquelles nous avons lancé les négociations."

Des représentants du gouvernement ont déclaré a maintes reprises au cours de la dernière semaine qu'Israël a accepté de libérer 104 terroristes palestiniens dans le cadre de l'accord pour renouveler les pourparlers, et qu'Israël n'a conclu aucun accord pour arrêter la construction dans les implantations, et que les Etats-Unis et les palestiniens savaient que la construction se poursuivrait pendant la durée des négociations.

Selon ce raisonnement, les palestiniens ont sauté sur la récente annonce de nouvelles constructions pour créer une "crise artificielle" dans les pourparlers.

Kerry, qui se rendra à Bethlehem après sa rencontre avec Netanyahou pour rencontrer le président (autoproclamé) Mahmoud Abbas, a dit qu'il y avait toujours des difficultés et des tensions dans des négociations. Mais, a-t-il dit, "je suis confiant dans notre capacité à travailler avec eux. C'est pourquoi je suis ici."

Kerry a déclaré que suite à sa rencontre avec Abbas, il se réunira à nouveau avec Netanyahou dans la soirée, et a fait allusion à une possible autre réunion avec Abbas jeudi.

"J'espère que nous allons continuer dans la bonne foi qui a réuni les parties en premier lieu," a-t-il dit. "Ceci peut être réalisé dans la bonne foi, avec un effort sérieux des deux parties pour faire de véritables compromis, des décisions difficiles, cela peut être atteint."

Concernant l'Iran, Netanyahou a de nouveau souligné que les chants "mort à l'Amérique" qui s'entendaient dans les rues de Téhéran au début de cette semaine, le jour du 34e anniversaire du siège de l'ambassade américaine, reflètent le vrai visage du chef de la nation, l'ayatollah Ali Khamenei.

"Je pense que cette attitude, étayée par une politique de terreur dans le monde entier, le support au Hezbollah, au Hamas, et toutes les forces qui sont contre la paix, et qui participe aux assassinats de masse en Syrie, je pense qu'un tel régime ne doit pas avoir les armes les plus dangereuses du monde," a-t-il dit, un jour avant une rencontre entre le P5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, Allemagne et France) et l'Iran à Genève.

Netanyahou a déclaré que tant que les iraniens continuent à enrichir de l'uranium, la pression des sanctions devrait être maintenue et même augmentée. Il a dit qu'Israël cherchait un "démantèlement des capacités nucléaires de l'Iran, la fin de l'enrichissement, la fin des toutes les centrifugeuses, et la fin du réacteur a plutonium. Si ces objectifs sont atteints, je m'en réjouis. Je serais très méfiant sur toute offre partielle qui permettrait à l'Iran de maintenir ces capacités, mais réduirait les sanctions, parce que cela pourrait nuire à la longévité et la durabilité du régime des sanctions."

Kerry a déclaré que l'objectif de l'Amérique concernant l'Iran était qu'il y ait seulement un "programme nucléaire pacifique". Il a dit que le monde devait savoir avec certitude qu'il s'agit d'un programme pacifique, et que l'Iran n'a pas la capacité de produire des armes de destruction massive. "C'est notre objectif. Et comme je l'ai dit de nombreuses fois, pas d'accord vaut mieux qu'un mauvais accord. Nous n'allons pas faire un mauvais accord, si du moins un accord peut être réalisé. Et nous suivrons cela avec attention."