Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le secrétaire d'état américain John Kerry a rencontré le premier ministre Benyamin Netanyahou vendredi pour la troisième fois en 24 heures, pour des entretiens concernant la sécurité d'Israël.

Des rapports non confirmés disent que les Etats-Unis répondent au refus de l'autorité palestinienne de coopérer en se rapprochement lentement de la position d'Israël sur les questions de sécurité dans la région.

Kerry, qui cherche des moyens de faire avancer les pourparlers de paix stagnants, a rencontré Netanyahou jeudi à deux reprises pendant plus de six heures de discussions sur les problèmes de sécurité potentiels dans tout accord de paix. Il a également tenu une réunion de trois heures à Ramallah avec le président autoproclamé de l'AP, Mahmoud Abbas.

Les réunions ne se sont pas bien déroulées, Abbas ayant rejeté toutes les offres faites jeudi par les Etats-Unis, affirmant aux américains qu'elles permettraient aux israéliens de continuer à vivre dans la région. Le négociateur en chef de l'AP, Saeb Erekat, a déclaré à l'AFP que la situation était "encore très difficile et les questions très complexes." Un autre responsable de l'AP a été encore plus direct en disant que les propositions sécuritaires de Kerry "étaient des très mauvaises idées que nous ne pouvons pas accepter."

Lors d'entretiens avec Netanyahou jeudi, Kerry et le général John Allen, haut conseiller à la sécurité, ont présenté leur point de vue sur certains des défis sécuritaires auxquels Israël serait susceptible de faire face dans le cadre d'un accord de paix final.

Netanyahou a dit qu'Israël ne peut accepter l'émergence d'un état palestinien qui si il est démilitarisé, avec des troupes israéliennes déployées le long de la vallée du Jourdain, une option que l'autorité palestinienne rejette totalement. La vallée du Jourdain est cruciale pour la protection des civils en Israël dans le cas d'une guerre entre Israël et un état palestinien, et des responsables israéliens ont également rejeté toute proposition visant à supprimer le contrôle d'Israël sur la vallée.

Kerry a affirmé que les Etats-Unis considèrent la sécurité d'Israël comme "fondamentale" dans les négociations de paix avec l'autorité palestinienne, et comme une priorité dans les négociations nucléaires avec l'Iran.

"Je ne peux pas souligner assez que la sécurité d'Israël dans ces négociations est à la tête de notre ordre du jour," a déclaré Kerry aux journalistes après une rencontre à Jérusalem avec le premier ministre Benyamin Netanyahou. "Les Etats-Unis feront tout ce qui est en leur pouvoir pour assurer que l'option militaire du programme nucléaire de l'Iran soit terminée."

Jeudi soir, Kerry a continué à enterrer sa tête dans le sable en ce qui concerne les pourparlers de paix, qui sont jusqu'à présent largement considérés par les deux parties comme un échec. "Aujourd'hui nous savons discuté des grands problèmes sécuritaires dans la région, la sécurité de l'état d'Israël, la sécurité d'un futur état palestinien. Et nous avons, je pense, fait des progrès," a déclaré Kerry.

"Les intérêts sont très similaires, mais il y a des questions de souveraineté, des questions de respect et de dignité qui sont évidemment importantes pour les palestiniens et les israéliens, et de très graves questions de sécurité," a-t-il dit.

Le journal israélien Maariv a rapporté vendredi que les responsables israéliens sont satisfaits des positions sécuritaires de Kerry, mais la ferme opposition de l'autorité palestinienne est ce qui l'a incité à organiser une troisième réunion avec Netanyahou.

Une source diplomatique citée par le journal a dit que Washington "a considérablement évolué dans le sens des exigences d'Israël" et avait "accepté la position d'Israël sur une présence à long terme dans la vallée du Jourdain."

Tôt vendredi, Kerry a également rencontré le ministre des finances Yair Lapid (Yesh Atid) dans un hôtel de Jérusalem, après quoi il est entré dans une autre série de pourparlers avec Netanyahou, ont indiqué des responsables. Kerry devrait ensuite se rendre directement à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel Aviv, où il tiendra une conférence de presse avant de retourner aux Etats-Unis.