Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman a fait référence à l'optimisme du secrétaire d'état américain John Kerry en ce qui concerne une percée diplomatique avec les palestiniens et a déclaré : "nous sommes dans une impasse". Lors d'un discours vendredi soir à la conférence du Centre Saban pour la Politique au Moyen Orient, le ministre des affaires étrangères a déclaré qu'il "ne voit pas une chance de parvenir à un accord global."

"Il y a peut être eu quelque chose de spectaculaire que je ne sais pas. Mon sentiment est qu'il y a un grand désir mais je ne crois pas que c'est possible. Il n'est pas facile de combler les lacunes. Nous ne sommes même pas proches d'un accord, même pas d'un accord intermédiaire. C'est mon estimation," a souligné le ministre des affaires étrangères, qui n'est pas directement impliqué dans les négociations.

Vendredi, avant de quitter Israël, Kerry a déclaré : "je crois que nous sommes plus proches que nous l'avons été pendant des années de réaliser la paix, la prospérité et la sécurité que tous les gens de cette région méritent et auxquelles ils aspirent."

Lieberman rencontrera Kerry à Washington dimanche. Cette réunion est particulièrement importante puisque le précédent secrétaire d'état, Hillary Clinton, a refusé de rencontrer Lieberman plus de deux fois.

Lieberman a déclaré que les pourparlers avec les palestiniens ne devraient pas avoir débuté en parlant de la sécurité et des réfugiés, "mais plutôt en commençant quelque chose de simple, comme la confiance et la fiabilité. La confiance entre les deux parties est inexistante. Il est difficile de faire la paix quand vous ne croyez pas en l'autre partie."

"Il est essentiel de poursuivre le dialogue. Même si vous ne parvenez pas à résoudre le conflit, vous devriez l'avoir. Pour cela je remercie Kerry, qui maintient le processus en vie. Nous vivons dans la même région, et il est essentiel de maintenir la coexistence. Nous apprécions les efforts, mais nous ne devons pas créer des attentes. Si vous créez des attentes et ne réussissez pas, vous créez la frustration. C'est un long processus, pas un court," a déclaré Lieberman.

Le ministre des affaires étrangères a ajouté : "je ne suis pas en faveur d'un transfert de population, je suis en faveur d'un échange de territoires. J'accepte le discours de Bar Ilan. Si j'étais certain qu'un accord global et une paix stable pouvaient être atteints… j'évacuerais mon implantation et ma maison. Le problème est que je ne vois pas une chance de parvenir à un accord global."

En ce qui concerne les relations avec les Etats-Unis, Lieberman a déclaré : "il n'y a pas de substitut aux Etats-Unis, mais nous devons nous garder, et ne pas compter sur les Etats-Unis. Vous avez suffisamment de maux de tête sans Israël. Vous avez trop de défis. En plus des Etats-Unis, et pas à leur place, nous devons diversifier notre diplomatie, être créatif."

Sur le thème de la différence d'opinion avec les Etats-Unis sur la question iranienne, Lieberman estime que "les différences publiques entre nous doivent être refroidies."

Le président américain Barack Obama devrait prendre la parole lors de la conférence du Forum Saban samedi. Le premier ministre Benyamin Netanyahou parlera également à la convention dimanche via une retransmission vidéo depuis Jérusalem.