Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le secrétaire d'état américain John Kerry a soulevé mardi des doutes quant aux dispositions de l'Iran à conclure un accord final avec les occidentaux sur son programme nucléaire, mais a exhorté les législateurs américains à ne pas imposer de nouvelles sanctions.

"Je suis sorti de nos négociations préliminaires avec de sérieuses questions quant à savoir si oui ou non ils sont prêts à faire certains choix qui doivent être faits," a déclaré Kerry aux législateurs.

"Est-ce que l'Iran a changé son calcul nucléaire ? Je ne pense vraiment pas que nous puissions encore le dire de manière certaine. Et nous ne prenons certainement pas les mots pour argent comptant," a déclaré Kerry à la commission des affaires étrangères de la Chambre.

Le haut diplomate américain, qui a aidé à forger un accord intérimaire de six mois avec la dictature islamique pour geler une partie de son programme nucléaire suspect, a déclaré : "croyez-moi, ce n'est pas une question de confiance."

"Compte tenu de l'histoire, nous sommes tous, a juste titre, sceptiques quant à savoir si les gens sont prêts à faire les choix difficiles requis."

Mais il a souligné la gravité avec laquelle l'Iran sera mis à l'épreuve au cours des six mois prévus par l'accord intérimaire du 24 novembre signé à Genève.

Kerry a déclaré : "nous avons maintenant la meilleure chance que nous ayons jamais eu pour tester cette proposition, sans rien perdre," et il a exhorté les législateurs à ne pas imposer de nouvelles sanctions contre Téhéran pour donner le temps aux négociateurs de travailler.

"Je ne dis pas jamais… Si cela ne fonctionne pas, nous sommes de retour et vous demanderons plus. Je dis simplement pas en ce moment."

Deux sénateurs américains, le démocrate Robert Menendez et le républicain Mark Kirk, sont en train de finaliser une nouvelle série de sanctions contre l'Iran qu'ils espèrent présenter au Congrès avant la fin de son exercice annuel.

Le sénateur John McCain, qui a dit qu'il espérait que les sénateurs pourraient "obtenir un accord dans les prochains jours ou deux," a rejeté l'idée que l'introduction de nouvelles sanctions nuirait à l'accord intérimaire.

"C'est censé être un contrat de six mois," a-t-il dit, qui aurait pour but de punir l'Iran si il ne remplissait pas sa part de l'accord conclu à Genève.

Le sénateur républicain Lindsey Graham a déclaré que les nouvelles sanctions ne prendraient pas effet durant les six mois en question, et seront "essentiellement liés aux résolutions de l'ONU."

Kerry a toutefois averti que si les Etats-Unis allaient de l'avant avec de nouvelles sanctions, cela risquerait de fâcher les partenaires de Washington du groupe P5+1, et pourrait également donner à l'Iran une excuse pour bafouer l'accord.