Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le président américain Barack Obama mettrait son veto à une loi imposant de nouvelles sanctions contre Téhéran sur son programme nucléaire, a déclaré jeudi la Maison Blanche, après qu'un groupe de sénateurs a présenté un tel projet de loi. "Si il était adopté, le président y opposerait son veto," a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, aux journalistes.

Le projet de loi vise à garantir des sanctions automatiques si un accord avec l'Iran échouait, une importante demande d'Israël, et promet un soutien à Israël si l'état juif ressent le besoin de lancer une attaque.

"Si le gouvernement d'Israël est obligé de prendre des mesures militaires en légitime défense contre le programme d'armement de l'Iran, le gouvernement des Etats-Unis devrait se joindre à Israël," dit le projet de loi. Il appelle à un "soutien diplomatique, militaire et économique" à Israël dans une telle éventualité.

Des sénateurs des deux partis ont présenté le projet de loi jeudi. Ils l'ont fait en dépit des appels de la Maison Blanche, qui veut éviter l'application de nouvelles sanctions alors que les Etats-Unis sont en train de négocier avec la dictature islamique.

Le porte-parole de la Maison Blanche affirme que les sanctions saperaient les efforts diplomatiques américains, ce que déclare également d'autres pays, dont la Russie, avec le président Vladimir Poutine qui les a appelé une "décision contre-productive".

13 démocrates et 13 républicains ont introduit la "loi d'un Iran sans arme nucléaire" en dépit de l'insistance de l'administration Obama que le passage d'une telle mesure perturberait les négociations délicates entre Téhéran et les puissances mondiales. Le ministre iranien des affaires étrangères a également dit qu'une nouvelle loi sur les sanctions tuerait l'accord intérimaire.

Pourtant, le projet de loi n'imposerait des nouvelles restrictions que si Téhéran viole l'accord nucléaire intérimaire atteint avec les "puissances" mondiales le mois dernier, ou laisse l'accord expirer sans un accord à long terme.

Un vote du Sénat ne se ferait pas avant janvier au plus tôt, et il est difficile de savoir si le projet de loi aura suffisamment de soutien pour passer.

Les avantages économiques de l'accord intérimaire signé à Genève le mois dernier se font déjà sentir dans la dictature islamique, mais le soulagement est limité, a expliqué un rapport publié jeudi.

L'accord de Genève a suspendu une partie des sanctions internationales pour six moi, et a conduit à une amélioration de la situation de la bourse iranienne, ainsi qu'à une baisse de l'inflation, a déclaré l'Institute of International Finance, qui représente 450 banques et institutions financières mondiales.

En particulier, l'écart entre le marché noir et le taux de change officiel du rial iranien s'est rétrécit, "tombant d'environ 35 675 rials par dollar en juin à 29 700 le 16 décembre," selon le rapport.

"Le PIB pourrait se stabiliser et même légèrement augmenter dans l'exercice en cours," qui se termine le 20 mars 2014.

Mais le rapport indique que la situation politique au Moyen Orient reste instable et met en garde que seul un accord global sur le programme nucléaire controversé de l'Iran relancerait l'économie dans ce pays.

"L'absence d'accord pourrait conduire à de nouvelles sanctions et faire d'autres, peut-être irréversibles, dommages à l'économie de l'Iran," a déclaré l'IIF, avertissant que des reformes profondes sont nécessaires pour stimuler la croissance économique.