Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le premier ministre Benyamin Netanyahou et le président autoproclamé de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas ont maintenu un canal secret de pourparlers depuis plusieurs années maintenant, a rapporté jeudi le journal israélien Yedioth Ahronoth.

Yitzhak Molcho, le confident de Netanyahou, a voyagé à Londres de temps a autre pour y rencontrer un des associés d'Abbas. Ce canal diplomatique comprend un échange de messages et d'idées et vise à résoudre les problèmes qui agitent les deux parties.

Ce canal a été particulièrement important pendant le précédent mandat de Netanyahou, quand il n'y avait pas de négociations officielles. Netanyahou et Abbas ont gardé les discussions confidentielles, afin d'éviter les pressions politiques.

Suite à la reprise des pourparlers de paix négociée par le secrétaire d'état américain John Kerry, l'importance de ce canal secret a diminué, incitant probablement Netanyahou à informer certains israéliens et américains de l'existence de ce canal secret.

Une des sources du journal israélien a indiqué que Bassel Aqel, un homme d'affaire palestinien vivant à Londres, pourrait être le représentant d'Abbas à ces négociations secrètes. Aqel est un proche ami du dictateur palestinien. Cette estimation n'a pas reçu de confirmation définitive, mais différentes sources ont confirmé l'existence du canal, l'identité du représentant israélien (Molcho), l'emplacement (Londres), et le fait que ce canal a été actif depuis le précédent gouvernement Netanyahou.

Il y a trois objectif à ce genre de diplomatie secrète : résoudre des problèmes quotidiens sur le terrain, préparer le terrain pour une percée diplomatique majeure, et créer une impression pour ceux impliqués dans les négociations secrètes qu'il y a un intérêt à faire des progrès politiques, alors que les négociations officielles sont dans l'impasse.

Le dialogue mené par Molcho à Londres n'a pas été axé sur la résolution de problèmes sur le terrain, car c'est ce que font les canaux officiels entre l'armée israélienne et l'administration civile d'une part, et les forces de sécurité de l'AP de l'autre. La question de savoir si les pourparlers secrets ont préparé le terrain pour une percée, et dans quelle mesure, reste ouverte. Tout au long du précédent gouvernement Netanyahou, Abbas avait refusé de reprendre les négociations. Il n'a accepté de le faire cette fois qu'après de fortes pressions américaines.

Il semble, cependant, qu'autant Netanyahou qu'Abbas avaient un intérêt à tenir un dialogue à travers leurs confidents derrière le dos des responsables israéliens et palestiniens, des systèmes politiques internes et des gouvernements étrangers. Cet intérêt a comblé l'écart existant entre les deux sur d'autres questions.