Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le secrétaire d'état américain John Kerry a proposé au dictateur de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, le "retour" de 80 000 "réfugiés palestiniens" en Israël, a déclaré lundi à l'agence de presse chinoise Xinua une source "palestinienne bien informée".

Ce responsable, parlant sous couvert d'anonymat, a dit que la proposition de Kerry sur le "retour des réfugiés" faisait partie de l'offre qu'il a présentée à l'AP dans ses propositions pour un accord-cadre entre Israël et l'AP.

Kerry, qui était en visite dans la région jusqu'à lundi, a eu des entretiens vendredi et samedi avec Abbas à Ramallah.

"La proposition de Kerry sur le retour des réfugiés est la même proposition faite par l'ancien président américain Bill Clinton lors des négociations de paix de Camp David tenus en 2000," a déclaré le responsable.

Il a ajouté que lors de leurs réunions, Abbas a voulu augmenter le nombre d'arabes à inonder Israël au chiffre de 200 000, et la demande est toujours en discussion avec Kerry.

L'autorité palestinienne affirme que les arabes qui ont fui Israël lors de la guerre d'indépendance de 1948 sont des réfugiés jusqu'à ce jour, comme le sont tous leurs descendants. Israël n'a jamais accepté cette large définition de "réfugiés", et insiste sur le fait que la plupart des arabes qui ont fui Israël l'ont fait parce que des dirigeants arabes présomptueux leur ont demandé de le faire, volontairement. Ces dirigeants arabes s'attendaient à un bain de sang dans lequel les juifs seraient anéantis et ont assuré les arabes locaux qu'ils seraient en mesure de retourner chez eux une fois le massacre terminé.

Israël note également qu'il y a eu autant de juifs déplacés des pays arabes au moment de la guerre d'indépendance, dont beaucoup se sont installés en Israël, et fait valoir que, tout comme ces réfugiés ne demandent pas a être réinstallés dans les pays arabes qu'ils ont été forcé de fuir, les arabes ne devraient pas retourner en Israël.

Israël a toujours vu la demande de l'AP pour un "retour" des "réfugiés" comme une tentative déguisée d'inonder Israël avec des arabes pour changer sa démographie d'une manière qui remettrait en cause la majorité juive.

Quant à la question de Jérusalem, le responsable a dit que "des idées récentes de Kerry se concentrent sur la remise de certaines parties de Jérusalem à l'autorité palestinienne, et que la Jordanie aura la juridiction sur les lieux saints de la ville."

Cependant, Israël refuse de reconnaître Jérusalem Est comme capitale d'un futur état palestinien, et insiste sur le fait que Jérusalem est la capitale éternelle de l'état d'Israël.

La partie arabe s'oppose également à la demande du premier ministre Benyamin Netanyahou que l'AP reconnaisse Israël comme état juif, a dit la source, ajoutant que "les lacunes sont encore larges sur les questions relatives au statut permanent des réfugiés, de Jérusalem, des frontières, des implantations et de l'état juif."