Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

L'ancien directeur de la CIA James Woolsey a réitéré son appel à libérer Jonathan Pollard, qui est maintenant dans sa 29e année derrière les barreaux aux Etats-Unis pour des accusations d'espionnage au profit d'Israël.

Woolsey a noté que le temps que Pollard a déjà servi est sans précédent pour les crimes pour lesquels il a été reconnu coupable d'avoir espionné pour le compte d'un allié des Etats-Unis. Dans le monde de l'espionnage, même des nations amies en espionnent d'autres, a-t-il souligné, un argument que les dirigeants israéliens ont repris depuis les révélations fin de l'année dernière sur le fait que les Etats-Unis espionnent leurs proches alliés, y compris le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.

"Les Etats-Unis ont eu des amis et des alliés qui ont les ont espionné tout au long de leur histoire," a-t-il dit. "Nous avons emprisonné des sud-coréens américains, des grecs américains, des philippins américains pour avoir espionné les Etats-Unis… ils sont restés en prison quelques années… deux ou trois ans, dans un cas près de dix ans, mais c'est tout, pas près d'un quart de siècle !"

L'ancien chef de la CIA a contesté ce qu'il considère comme de la discrimination dans le cas de Pollard, disant qu'il ne voit "aucune raison pour laquelle Pollard devrait être traité différemment que ces espions l'ont été."

"Ce que je dis aux gens qui prétendent qu'ils veulent qu'il continue en prison est : pourquoi ne pas juste faire semblant qu'il est grec américain et le libérer ?"

Woolsey s'exprimait lundi lors d'une conférence sur la sécurité à Washington, où des experts ont discuté de la menace posée par l'Iran à la sécurité américaine.

Woolsey a également abordé les pourparlers de paix en cours entre Israël et l'autorité palestinienne, disant que si les accords de paix sont en théorie toujours "une bonne idée", il était "sceptique sur les efforts actuels" négociés par l'administration Obama.

Fait intéressant, sa plus grande préoccupation aborde la question controversée de savoir si les (juifs) israéliens vivant actuellement en Judée Samarie pourraient y rester dans le cadre d'un futur "état palestinien", un débat qui a presque menacé de déchirer le gouvernement de coalition actuel en Israël.

Bien qu'il impliquerait qu'il voie un tel arrangement comme juste dans le cadre d'un accord final, il a souligné que dans le contexte actuel d'extremis et d'incitation antisémite dans les zones contrôlées par l'AP, il serait impossible de garantir la sécurité des juifs qui seraient resté dans la "Palestine".

"Je pense que ce n'est pas encore le cas où les palestiniens s'abstiendront de tuer des juifs… qui vivent en Judée Samarie," a-t-il dit.

"Afin d'avoir une solution pacifique a deux états, les palestiniens doivent se comporter davantage comme les israéliens," a-t-il poursuivi, soulignant les droits accordés aux minorités arabes d'Israël et affirmant qu'a l'heure actuelle, "il n'y a aucun parallèle avec la manière dont les juifs de Judée Samarie seraient traités (dans le cadre de la "Palestine") et celle dont les arabes sont actuellement traités en Israël. Jusqu'à ce que ce parallèle existe… je ne pense pas qu'il y aura de règlement raisonnable" entre les deux parties.

Woolsey a également abordé la question du nucléaire iranien, disant que l'acquisition d'armes nucléaires par la république islamique changerait toute la situation politique du Moyen Orient "en pire".

Mais il avait peu de foi dans la capacité de l'administration Obama de résoudre le problème, étant donné le manque de volonté de Washington de maintenir une option militaire convaincante sur la table.

"Il eut été excellent d'avoir un président qui était prêt a prendre fermement position et de mettre ce genre de peur dans les cœurs des mollahs en Iran. Mais nous ne l'avons pas, et il n'y a donc qu'une force militaire au Moyen Orient qui est capable d'empêcher l'Iran d'obtenir l'arme nucléaire, et c'est l'armée israélienne."

Il a prévenu qu'il ne voit pas le fait d'empêcher un Iran nucléaire comme "le job de Tsahal", et que les Etats-Unis avaient la capacité de le faire eux-mêmes. Cependant, pour l'instant, il déclare que "la chance qu'Obama le fasse est pratiquement nulle."