Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Israël a été surpris jeudi par l'accord de réconciliation entre le groupe terroriste Hamas et le Fatah, en particulier parce que quelques heures plus tôt, le premier ministre Benyamin Netanyahou avait pour la première fois accepté d'engager des négociations de fond avec l'autorité palestinienne sur les frontières d'un éventuel état palestinien, a rapporté vendredi la 10e chaîne de télévision israélienne.

Des proches du premier ministre ont nié les révélations de la dixième chaîne.

Selon la 10e chaîne, tandis que Netanyahou a refusé les demandes de l'AP de présenter explicitement sa position sur les frontières, il a donné son consentement aux principaux représentants du gouvernement dans les négociations, la ministre de la justice Tzipi Livni et l'avocat Yitzhak Molcho, de présenter des cartes sur lesquelles les deux parties esquisseraient les contours de la frontière politique qui séparerait Israël et un état palestinien une fois créé.

Le premier ministre a également accepté un gel de toute nouvelle construction dans les villes juives de Judée Samarie, mais il a insisté pour qu'Israël finisse toutes les constructions déjà lancées, selon la 10e chaîne.

L'autorité palestinienne, pour sa part, a répondu que sur le terrain le public ne serait pas en mesure de faire la différence entre un gel de la construction neuve et la poursuite d'anciens projets, ce qui rend l'offre théorique. Des proches de Netanyahou ont nié que le premier ministre a décidé de tout gel, selon la 10e chaîne.

L'accord entre le Hamas et le Fatah a pris Israël par surprise, laissant certains se demander si les services de renseignement avaient fait un travail adéquat pour prévoir cette évolution. Le ministre de la défense Moshé Yaalon a rejeté cette hypothèse, disant a la 10e chaîne : "il y a une bonne chance que même Mahmoud Abbas ne savait rien à ce sujet."

Deux heures seulement après qu'Israël ait suspendu les pourparlers diplomatiques suite à la réconciliation entre le Hamas et le Fatah, Netanyahou a déclaré qu'il sera "présent dans le futur si nous avons un partenaire qui est attaché à la paix."

Les commentaires de Netanyahou ont été faits lors d'une interview avec Andrea Mitchell de MSNBC, après que le cabinet de sécurité de sept membres ait décidé à l'unanimité jeudi après-midi, après une réunion de six heures à Tel Aviv, de suspendre les négociations en cours avec l'AP.

Cette décision a été prise cinq jours seulement avant la date butoir du 29 avril, à laquelle les pourparlers commencés en juillet devaient prendre fin.

"Je pense que le pacte avec le Hamas tue la paix," a déclaré Netanyahou. "Si il va de l'avant, cela veut dire que la paix recule. Comme l'a dit le département d'état hier, la balle est dans le camp palestinien. J'espère qu'ils dribbleront dans la bonne direction. Actuellement, ils donnent un coup de pied vers l'arrière."

Selon un communiqué publié par le bureau du premier ministre, le cabinet a décidé qu'Israël "ne négociera pas avec un gouvernement palestinien soutenu par le Hamas, une organisation terroriste qui appelle à la destruction d'Israël."