Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le secrétaire d'état américain John Kerry a exprimé lundi ses regrets pour avoir dit qu'Israël deviendrait un "état d'apartheid" si les négociations échouaient.

"Je ne vais pas laisser mon engagement envers Israël être remis en question par qui que ce soit, en particulier à des fins politiques partisanes, alors je veux être très clair sur ce que je crois et ce que je ne crois pas," a déclaré Kerry dans un communiqué intitulé : "sur le soutien à Israël" publié sur le site internet du département d'état américain.

"Israël est une démocratie vivante et je ne crois pas, et je n'ai jamais dit, publiquement ou en privé, qu'Israël est un état d'apartheid ou qu'il a l'intention de le devenir. Quiconque sait quelque chose sur moi sait cela sans l'ombre d'un doute," a-t-il ajouté.

"Je suis ici depuis assez longtemps pour connaître le pouvoir des mots à créer une fausse impression, même involontairement, et si je pouvais rembobiner la cassette, j'aurais choisi un autre mot pour décrire ma ferme conviction que la seule façon à long terme d'avoir un état juif et deux nations et deux peuples vivant côte à côte dans la paix et la sécurité est via une solution à deux états," a dit Kerry.

"A long terme, un état binational unique ne peut pas être l'état juif démocratique qu'Israël mérite ou l'état prospère de plein droit que le peuple palestinien mérite. C'est ce que j'ai dit, et c'est aussi ce que le premier ministre Netanyahou a dit," a-t-il ajouté.

"Alors que la ministre de la justice Livni, les anciens premiers ministres Barak et Olmert, aient tous invoqué le spectre de l'apartheid pour souligner les dangers d'un état unitaire, c'est un mot qu'il vaut mieux laisser en dehors du débat ici à la maison."

Cette déclaration fait suite à une vague de réactions contre le chef de la diplomatie américaine après des commentaires publiés par le Daily Beast faits lors d'une réunion vendredi, durant laquelle Kerry a averti qu'Israël deviendrait un "état d'apartheid" si un accord de paix n'était pas conclu avec l'autorité palestinienne.

Les commentaires de Kerry ont été critiqués par le ministre des transports Israël Katz et par Dani Dayan, envoyé aux affaires étrangères du conseil de Judée Samarie.

Les républicains du Congrès ont également fustigé Kerry, avec le chef de la majorité de la Chambre, Eric Cantor, lui demandant de présenter des excuses, et le sénateur Ted Cruz allant jusqu'à demander la démission de Kerry.

La porte-parole de Kerry, Jen Psaki, n'a pas réussi lundi à clarifier les remarques du secrétaire d'état.