Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le premier ministre Benyamin Netanyahou et le président russe Vladimir Poutine améliorent leur relation, avec un accord que les deux dirigeants seront à présent reliés par une ligne téléphonique spéciale entre leurs deux bureaux.

La décision, qui tombe alors que les relations entre Moscou et Washington sont au plus bas, a été annoncée vendredi par la Russie.

"Le gouvernement russe a décidé d'accepter la proposition des services de sécurité de la Russie, en collaboration avec le ministère russe des affaires étrangères, de mettre en place une ligne sécurisée qui permettra une connexion directe et cryptée entre le président russe Vladimir Poutine et le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou," a déclaré la Russie dans un communiqué.

Cette décision signifie l'ouverture immédiate des négociations entre la Russie et Israël pour mettre en place la ligne directe entre les deux dirigeants.

La Russie a des lignes téléphoniques sécurisées avec divers pays à travers le monde. La première a été mise en place en 1963, entre le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev et le président américain John F. Kennedy, dans le sillage de la crise des missiles de Cuba. En 1966, les soviétiques ont également lancé une ligne similaire avec la France, à l'époque dirigée par le président Charles de Gaulle. Moscou a continué à mettre en place de nouvelles lignes avec la Grande-Bretagne, l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie et la Corée du Sud.

L'expert russe Alex Tentzer a dit que le geste a pour but de permettre à la Russie et Israël de converser sur des sujets sensibles qui ont un impact sur les deux nations, sans aucune intervention des Etats-Unis. Les dirigeants israéliens et américains ont également une ligne directe.

"La Russie se sent très proche de la direction israélienne," a dit Tentzer. "Les russes veulent parler à Israël sans que personne n'écoute, en particulier les Etats-Unis."

La mise en place de la ligne a également des liens avec les événements en cours en Ukraine, où la Russie est venue sous le feu de la critique internationale pour l'annexion de la Crimée. Israël est l'un des rares pays à ne pas avoir condamné le geste de Moscou, une décision, qui, à son tour, a été critiqué par Washington.

Dans le sillage de la crise avec l'Occident sur l'Ukraine, la Russie a décidé de renforcer ses liens avec d'autres nations, y compris la Chine, l'Inde et Israël. Jérusalem et Moscou se sont également récemment rapprochés sur les questions de sécurité régionale comme la Syrie et l'Iran.