Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

L'Iran a rencontré des représentants des Etats-Unis et de l'Union Européenne à Genève lundi pour tenter de sauver la diplomatie.

Pendant ce temps, un général des services de renseignement de Tsahal a déclaré que l'Iran semblait être "sérieux" dans les négociations alors qu'un haut ministre israélien a exhorté l'Occident à ne pas signer un accord avec la dictature islamique, indiquant des fissures dans la politique du premier ministre Netanyahou envers les négociations nucléaires.

Le brigadier général Itai Brun, analyste en chef des renseignements de Tsahal, a déclaré lors d'un forum stratégique que l'Iran honore l'accord intérimaire de novembre que Netanyahou avait condamné comme une "erreur historique" pour alléger les sanctions contre la dictature des ayatollahs.

Avec les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la Grande Bretagne, l'Allemagne et la France qui augmentent leurs contacts avec l'Iran avant l'échéance du 20 juillet pour un accord final, Brun a exprimé un optimisme prudent.

"Il est très possible que l'Iran et les "puissances mondiales" qui négocient avec elle s'orientent vers une signature, à un moment durant l'année, d'un accord nucléaire permanent," a-t-il dit.

"Dans le même temps, l'Iran respecte l'accord intérimaire, et les pressions, principalement la crise économique, la dirigent vers un dialogue, que nous considérons comme sérieux, pour un accord permanent."

C'était un signe rare de divergence à un haut niveau avec la position de Netanyahou à l'égard des pourparlers avec l'Iran. En janvier, le commandant de l'armée de l'air israélienne, le général major Amir Eshel, a déclaré que la diplomatie avec l'Iran semble prendre "un sens positif", mais il a ajouté : "je ne sais pas comment cela finira."

Les négociations ont trébuché à Vienne le mois dernier lorsque chaque partie a accusé l'autre de poser des exigences irréalistes. Au cœur du différent se trouve la mesure dans laquelle la dictature islamique, soupçonnée par les occidentaux de chercher à obtenir l'arme nucléaire, pourrait conserver ses technologies ayant le potentiel pour fabriquer des bombes en échange d'un allégement plus large des sanctions.

Youval Steinitz, le ministre en charge des affaires nucléaires et confident de Netanyahou, a réaffirmé la crainte du gouvernement que l'Iran soit autorisé à conserver un "seuil" de capacité à produire des matières fissiles pour une bombe.

"Un bon accord avec l'Iran est un accord dans lequel l'Iran peut obtenir la capacité de présenter un programme nucléaire civil développé comme l'ont d'autres pays, comme la Suède, la Corée du Sud ou l'Espagne, mais sans la capacité d'enrichir de l'uranium et sans la capacité de produire du plutonium," a déclaré Steinitz.

Il a déclaré qu'Israël préfèrerait que la date limite de juillet ne soit pas respectée plutôt que de voir les "puissances mondiales" se précipiter dans un "mauvais accord" qui permettrait à l'Iran de conserver les moyens de fabriquer une première arme nucléaire en quelques mois si il décidait de le faire.

"Nous nous sommes opposés à l'accord intérimaire parce que nous y avons vu des problèmes et des trous. Nous n'aimons pas plus l'idée d'étendre les négociations d'une demi-année ou d'un certain nombre de mois," a déclaré Steinitz.

"Mais si l'alternative qui sera soulevée dans les prochaines semaines, a commencer par cette semaine, serait d'essayer de sceller un accord à n'importe quel prix… il serait préférable, bien que nous ne le désirions pas, d'étendre les pourparlers d'un certain nombre de semaines ou de mois pour boucher les trous sur une question qui est si essentielle à notre bien-être et celui du monde."