Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le Hamas a réagi officiellement dimanche aux déclarations du chef de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas faites la veille au Caire, dans lesquelles il a menacé de mettre fin à son accord d'union avec le groupe terroriste basé à Gaza.

Le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, a dit à l'agence de presse arabe Maan qu'Abbas devrait arrêter de "dialoguer" avec le Hamas à travers les medias.

"Les remarques d'Abbas contre le Hamas et la résistance sont injustifiées, et les sources d'informations et les chiffres sur lesquels il se base sont incorrects et n'ont rien à voir avec la vérité," a déclaré Abou Zouhri, appelant les déclarations "une injustice envers notre peuple et la résistance qui a eu cette grande victoire."

La question des chiffres renvoie à la démystification par Abbas du Hamas qui affirme que seulement 50 de ses terroristes ont été tués dans l'opération Bordure Protectrice, disant que "en réalité, plus de 850 membres du Hamas et des membres de leurs familles ont été tués."

La déclaration d'Abbas tente à soutenir les rapports israéliens plaçant le rapports entre civils et terroristes morts durant l'opération à environ 1:1, un exploit sans précédent dans la guerre urbaine.

Abou Zouhri a ajouté que des réunions doivent avoir lieu bientôt entre le Hamas et le Fatah d'Abbas pour discuter de la mise en œuvre d'un gouvernement d'union, après qu'Abbas ait accusé samedi le Hamas de tenir un "gouvernement de l'ombre" à Gaza, où le gouvernement d'union actuel n'a aucun pouvoir.

"Il y a 27 sous-secrétaires des ministères qui travaillent dans la bande de Gaza, et le gouvernement de consensus national ne peut rien faire sur le terrain," a déclaré Abbas, en référence au gouvernement du Hamas au pouvoir.

La tension entre le Hamas et l'autorité palestinienne a récemment augmenté, avec le Hamas ordonnant dimanche à ses membres en Judée Samarie de résister aux convocations des forces de l'AP. Récemment, le Hamas a organisé une tentative de coup d'état contre Abbas en Judée Samarie, déjouée par les services secrets israéliens.

Les tensions entre l'AP et le Hamas grandissent alors que les forces de l'AP se préparent à commencer à prendre contrôle du passage de Rafah entre Gaza et l'Egypte dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu signé au Caire.

Un commandant de la garde présidentielle de l'AP a dit à l'agence de presse Maan samedi que la liste des agents de l'autorité palestinienne qui doivent être déployés dans la bande de Gaza a déjà été préparée. Ils doivent être déployés au terminal de Rafah et dans le "couloir de Philadelphie" entre le Sinaï et la bande de Gaza.

Les policiers attendent les ordres de l'échelon politique de l'AP, et dès que "les ordres sont donnés, les groupes seront envoyés et réorientés." Les troupes doivent subir deux mois de formation en Egypte.

Il y a eu une grande quantité de trafics à travers les centaines de tunnels entre le Sinaï et la bande de Gaza, qui, avant le cessez-le-feu, ont été effectivement limités par un siège égyptien.

Des sources responsables de la sécurité dans le Sinaï ont révélé que l'explosion de mardi dernier, qui a tué 11 soldats égyptiens près de Rafah, a été causée par un engin explosif placé dans un tunnel sous la place de la ville. La cause de l'incident, si elle est confirmée, peut constituer le premier exemple d'attaque via un "tunnel terroriste" contre l'Egypte depuis la bande de Gaza.