Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

L'Union Européenne et d'autres dans la communauté internationale doivent cesser de permettre aux arabes palestiniens de faire des demandes sans faire de concessions, a déclaré Dennis Ross, médiateur américain pour les pourparlers de paix de 1993 à 2001, dans un article paru dimanche dans le New York Times.

Ross, qui a démissionné de son poste de conseiller sur le Moyen Orient en 2011, raconte qu'il a rencontré un responsable européen récemment qui a salué les mesures unilatérales prises par l'autorité palestinienne contre Israël dans les agences et organisations internationales, en particulier le projet de résolution que le chef de l'AP, Mahmoud Abbas, a soumis au conseil de sécurité de l'ONU la semaine dernière.

Mais Ross a répliqué qu'un véritable état palestinien dépend, dans ses mots, de la communauté mondiale "donnant un passe aux palestiniens", et a noté que l'autorité palestinienne a rejeté trois offres de paix séparées, en 2000, en 2008 et en 2014.

"La culture politique palestinienne est enracinée dans un récit d'injustice; son 'anticolonialisme' (sic) et son sens profond du grief traitent toute concession à Israël comme illégitime," a expliqué Ross. "Le compromis est dépeint comme une trahison, et les négociations, qui sont, par définition, à propos de concessions mutuelles, devront inévitablement forcer tout leader palestinien à contester son peuple en prenant une décision politiquement coûteuse."

"Mais aller aux Nations Unies ne fait pas cela," a-t-il soutenu. "Cela met la pression sur Israël et cela n'exige rien des palestiniens. Les résolutions sont généralement sur ce qu'Israël doit faire et sur ce que les palestiniens devraient obtenir."

"Si dire oui est coûteux et rien faire ne l'est pas, pourquoi devrions-nous nous attendre à ce que les palestiniens changent de cap ?"

Ross a exhorté les dirigeants européens à "augmenter le coût de dire 'non' ou de ne rien faire du tout" pour l'AP dans les négociations futures, et, à tout le moins, d'offrir une proposition "équilibrée" pour un accord de paix qui comprendrait des échanges de terres, mais aussi permettrait des "arrangements sécuritaires qui laissent Israël capable de se défendre par lui-même" et une résolution concrétisant le caractère d'Israël en tant qu'état juif.

Ross a ajouté qu'il croit que l'AP rejetterait néanmoins une telle proposition, et demande qu'elle en porte les conséquences en termes de soutien international après que tant de tentatives pour ramener la paix aient échouées.