Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

L'Iran a déclaré pendant des années qu'il ne renoncera jamais à son "droit d'enrichir de l'uranium" dans le cadre d'un accord, et un rapport paru mardi indique qu'il pourrait en effet maintenir ce "droit".

Deux diplomates qui ont parlé à l'Associated Press ont révélé que les Etats-Unis d'Obama et l'Iran discutent actuellement d'un compromis qui permettrait à la dictature islamique de garder une grande partie de sa technologie d'enrichissement d'uranium, mais qui réduirait (…) son potentiel pour fabriquer des armes nucléaires.

Téhéran refuse de répondre à la demande des Etats-Unis de coupes profondes dans le nombre de centrifugeuses qu'il utilise pour enrichir de l'uranium, un processus qui peut créer du matériel allant de la chimiothérapie au cœur d'une bombe atomique.

Les experts préviennent que toute réduction de l'efficacité des centrifugeuses est réversible bien plus rapidement qu'une baisse du nombre de machines, un argument qui pourrait être saisi par les critiques d'un accord au Congrès, note l'Associated Press.

Les diplomates qui ont parlé à l'agence de presse sont familiers avec les pourparlers, mais ne parlaient que sous condition d'anonymat parce qu'ils ne sont pas autorisés à en discuter. Avant un nouveau cycle de négociations cette semaine, ils ont souligné que rien ne garantit que la proposition puisse aboutir à un accord.

Selon les diplomates, la proposition pourrait laisser en fonction la plupart des 10 000 centrifugeuses en exploitation en Iran, mais les reconfigurerait pour réduire la quantité d'uranium enrichi qu'elles produisent.

Un des diplomates a dit que l'accord pourrait inclure d'autres limites pour assurer que le programme de Téhéran est tenu sous "contrôle".

Une limitation pourrait être que l'Iran serait autorisé à stocker seulement une quantité spécifique de gaz d'uranium, qui est introduit dans les centrifugeuses pour l'enrichissement. La quantité de gaz dépendra du nombre de centrifugeuses conservées.

Une autre limitation serait que l'Iran expédie la plupart de l'uranium enrichi qu'il produit, le laissant avec trop peu de matériel pour fabriquer une bombe.

L'Iran et le groupe P5+1 ont atteint un accord intérimaire en novembre 2013, en vertu duquel l'Iran s'est engagé à limiter son enrichissement d'uranium à 5%, et gagnant progressivement l'accès à 4,2 milliards de dollars de ses revenus pétroliers gelés à l'étranger et d'autres allégements des sanctions.

Les parties étaient ensuite censées poursuivre les négociations et transformer l'accord intérimaire en un accord permanent. Cependant, les négociations sont au point mort et deux dates limites pour un accord final ont été dépassées, avec une troisième qui se profile au début juillet. Avant que les négociations aient été prolongées jusqu'en juillet, l'Iran a durcit sa position, avec son négociateur en chef disant qu'il ne voit aucune perspective pour un accord à moins que l'autre partie n'abandonne ses "demandes illogiques excessives".

L'Associated Press note que l'Iran a résisté à une décennie de pressions diplomatiques et économiques pour réduire son programme nucléaire. Washington a exigé il y a un an que Téhéran réduise le nombre de centrifugeuses en exploitation de 10 000 à moins de 2 000. Cela augmenterait le temps que Téhéran aurait besoin pour faire suffisamment d'uranium de qualité militaire de quelques mois à un an ou plus.

Mais en novembre, lorsque les pourparlers ont été étendus, les diplomates ont dit que les Etats-Unis et leurs partenaires étaient prêts à accepter pas moins de 4 500 centrifugeuses, sans réponse concrète de l'Iran.