Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le secrétaire d'état américain John Kerry a déclaré samedi qu'il existe encore des "lacunes importantes" dans les négociations sur le programme nucléaire de l'Iran, mais que le président Barack Obama n'est pas prêt à prolonger les pourparlers.

Les commentaires de Kerry ont été faits lors d'une escale à Londres avant qu'il ne rejoigne Genève dimanche pour deux jours de pourparlers avec le ministre iranien des affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif.

"Il y a encore des lacunes importantes, il y a encore du chemin à parcourir," a déclaré Kerry lors d'une conférence de presse à Londres.

"Le président Obama n'a aucune intention que ce soit a prolonger ces négociations au-delà de la période annoncée," a-t-il ajouté, soulignant qu'Obama était "totalement prêt à mettre fin à ces discussions" si nécessaire. Ce n'est toutefois pas la première fois qu'on entend ce genre de déclarations de la part de l'administration américaine, qui a toujours fini par poursuivre les discussions en question.

L'Iran et les "six puissances mondiales" ont atteint un accord intérimaire en novembre 2013, en vertu duquel l'Iran s'est engagé à limiter son enrichissement d'uranium à 5% en gagnant progressivement accès à 4,2 milliards de dollars de revenus pétroliers gelés à l'étranger et d'autres allégement de sanctions.

Les parties étaient ensuite censées poursuivre les négociations et tourner l'accord intérimaire en accord permanent. Cependant, les négociations sont au point mort et deux dates limites pour un accord final ont été dépassées, avec une troisième qui se profile au 1er juillet. En vertu de la nouvelle entente, un cadre doit être atteint d'ici au 31 mars.

Les négociateurs américains et iraniens se sont réunis à Genève depuis vendredi et des hauts représentants du P5+1 doivent également arriver dans la ville suisse dimanche pour conduire les pourparlers.

Kerry a déclaré à Londres que la communauté internationale est "unie" dans les négociations.

"Il n'y a absolument aucune divergence que ce soit dans ce que nous croyons être nécessaire pour que l'Iran prouve que son programme nucléaire soit pacifique," a-t-il dit plus tôt dans la journée.

La période actuelle est d'autant plus critique que la semaine dernière, l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) a publié un rapport confidentiel soulevant des questions sur la volonté de l'Iran de se conformer aux accords.

L'Iran n'a toujours pas répondu à des questions spécifiques de l'agence quant à savoir si il a exploré le processus de militarisation dans le passé, selon le rapport, qui note que Téhéran continue de refuser de coopérer pleinement dans deux domaines clés de l'enquête.

Les responsables occidentaux disent que tout accord avec Téhéran sera basé sur leur capacité à vérifier la conformité des actions de l'Iran.

Israël profondément sceptique, a suggéré ce week-end que le rapport était la preuve de l'absence d'intérêt de l'Iran à un résultat véritablement pacifique des pourparlers.

"Le rapport de l'AIEA constate a nouveau que l'Iran refuse de révéler au monde ses préparatifs pour la production d'armes nucléaires," a déclaré le premier ministre Benyamin Netanyahou. "L'Iran insiste pour cacher cela de la communauté internationale à un moment où les grandes puissances continuent d'autoriser l'Iran à produire le noyau de ces armes, l'uranium enrichi."